Energie, transports, rénovation durable, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : témoigner des enjeux et trouver des solutions au plus près des territoires. Quatrième étape à Dunkerque, les 13, 14 et 15 octobre.
Le bouleversement de notre modèle industriel est une étape nécessaire de notre transition écologique. L’industrie est le secteur le plus émetteur de carbone : il est donc crucial de transformer notre appareil productif pour réduire ses émissions. Il nous faut construire aujourd’hui les moyens de produire demain des véhicules électriques, des batteries, des pompes à chaleur, des panneaux solaires, de l’hydrogène.
Cette révolution est à double sens : si l’industrie est le premier levier à actionner pour assurer notre transition écologique, l’urgence climatique est également un moteur d’accélération de notre réindustrialisation. Nous devons créer les conditions de cette transition nécessaire pour notre planète et pour nos entreprises. C’est ce que prévoit le projet de loi «Industrie verte», voté cette semaine au Parlement, en simplifiant notamment les procédures d’ouverture d’usine bas carbone. Je me réjouis que ce texte clé ait pu être adopté largement par le Parlement, après des débats nourris et constructifs avec les élus de la nation.
L’écologie du contrat
La transition écologique implique un changement de modèle qui impacte l’ensemble des acteurs de la société : il est absolument crucial que ce bouleversement puisse faire l’objet de débats et au final d’une mobilisation collective, des élus comme des citoyens et des entreprises. L’écologie du contrat doit primer sur l’écologie de la contrainte.
Les industriels s’engagent dans cette démarche depuis un an : les 50 sites industriels les plus émetteurs de carbone ont contractualisé avec l’Etat une trajectoire de réduction drastique de leurs émissions. Les territoires jouent également un rôle clé, en pilotant les projets d’implantation et en créant les conditions de leur attractivité. Les citoyens eux aussi sont la clé de cette révolution, en modifiant leurs habitudes quotidiennes, mais aussi en innovant au sein de nos industries ; nous devons leur offrir des rémunérations et des conditions de travail attractives.
A double sens
Dunkerque est l’emblème de cette révolution industrielle verte. L’usine sidérurgique d’Arcelor Mittal, le site industriel le plus émetteur de France, s’est engagée depuis un an à diviser par deux ses émissions de carbone. Le territoire accueille également des projets modèles en matière de transition écologique et énergétique, comme le projet Shymed d’EDF, qui mettra en service de l’hydrogène vert dès 2024, ou Verkor, qui permettra à l’industrie automobile française d’atteindre l’objectif de deux millions de voitures électriques en 2030. Dunkerque est l’emblème de cette révolution à double sens : en se positionnant à la fois comme leader de la révolution industrielle verte et en avant-poste du développement économique et industriel de la région, il crée aujourd’hui les outils dont nous aurons besoin demain pour assurer notre résilience économique et notre transition écologique.