La biodiversité est en mauvais état et est sévèrement menacée, ça, ce n’est pas une fake news.
Une biodiversité en bon état, c’est la garantie d’une planète vivable et de territoires habitables pour les humains. Ça n’est pas une fake news.
Ce qui n’est pas une fake news non plus, c’est que remettre en question les vérités scientifiques constitue une mise en danger de la démocratie. La vie en société et le contrat social ne peuvent tenir sans l’accord d’une «vérité partagée», une reconnaissance de ce qu’est la réalité.
Un rappel de trois évidences pour pointer l’importance de ce qui se joue en ce moment avec un contexte montant de désinformation en matière environnementale. Face à cela, l’Office français de la biodiversité (OFB), parce qu’il a parmi ses missions la mobilisation de la société en faveur de la préservation de la biodiversité, déploie un certain nombre d’actions.
Interview
Cela commence par l’objectivation des faits, en mettant à la disposition de tous des données, des indicateurs, des résultats de recherche sur tous les aspects de la biodiversité (espèces, milieux, pressions subies…). Tout cela est accessible et transparent par exemple avec les portails Eau France, Milieu marin France, Nature France, ou nos publications scientifiques et techniques. Chacun peut s’y référer et nous nous efforçons de les rendre les plus accessibles possibles, y compris en les explicitant auprès des journalistes qui ont évidemment une responsabilité particulière à jouer dans la lutte contre la désinformation. L’objectivation, c’est aussi la présence et la parole au quotidien des agents de l’OFB dans les territoires.
Cette objectivation est indispensable elle n’est pas suffisante. Il faut en effet s’interroger sur les raisons qui font que les fausses informations prennent dans l’opinion.
On peut ici apporter des réponses politiques, ce n’est pas le champ d’un établissement public.
Mais la diffusion des fausses informations est aussi liée à la perception par une partie de nos concitoyens des sujets liés à la transition écologique. Ils peuvent ainsi trouver que ces enjeux sont éloignés de leur vie, et que les réponses apportées ne tiennent pas compte de leur réalité quotidienne.
Il est possible d’agir sur ce ressenti par exemple en explicitant la réalité des enjeux. La biodiversité c’est ce qui nous fait vivre. On respire, on mange grâce à elle, elle régule le climat et assure la qualité de notre eau, elle fait notre cadre de vie et une large part de notre bien-être. Aidons chacun à se réapproprier cette réalité, aidons chacun à se réapproprier son appartenance au vivant. Nous travaillons à cela, notamment avec des acteurs culturels.
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Il est aussi possible d’agir en écoutant ce qu’acteurs et citoyens ont à nous dire. C’est pour cela qu’à l’OFB nous travaillons, dans le cadre du programme «Life», à la préparation d’une grande étude sur la perception des Français en matière de biodiversité, c’est aussi pour cela que nous déployons divers programmes d’accompagnement des acteurs (Atlas de biodiversité communale, programmes engagés pour la nature.) C’est enfin pour cela que nous souhaitons nous saisir des liens entre questions sociales et biodiversité.
Il est un dernier enjeu face à la désinformation, c’est celui de la capacité pour chacun et chacune d’entre nous de trouver sa place dans la cité, comme citoyen acteur. L’OFB se saisit de ce sujet à travers les aires éducatives. Une aire éducative c’est une portion de territoire choisie par une classe ou une école qui accompagnées par l’enseignant et une structure référente va y mener des actions décidées au sein du Conseil des élèves. Un apprentissage concret de la citoyenneté.
Objectiver, donner envie, écouter, faire participer : quatre axes de réponses à la désinformation, quatre axes qui sous-tendent les actions de l’Office français de la biodiversité pour préserver et restaurer la biodiversité.