Transports, rénovation industrielle, végétalisation… En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape de notre seconde édition, Bordeaux, les 9, 10 et 11 février (entrée libre sur inscription). Un événement réalisé en partenariat avec la ville de Bordeaux et le département de la Gironde avec le soutien de l’université de Bordeaux, le Crédit coopératif, l’Agence de la Transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, le magazine Pioche ! et Vert le média.
L’alimentation est au carrefour des inégalités et de leur reproduction, de la justice sociale et de la transition écologique. Appliquer un véritable droit à l’alimentation est fondamental pour garantir la santé publique mais aussi l’équilibre de nos écosystèmes. C’est une question de dignité pour tous : du mangeur au paysan.
C’est dans cet esprit que nous lançons plusieurs expérimentations pour une Sécurité sociale de l’alimentation en Gironde, sur deux territoires ruraux et deux urbains, en partenariat avec la ville de Bordeaux et le collectif Acclimat’action. Une initiative inédite à l’échelle départementale et une mesure tangible d’écologie solidaire.
Cette expérimentation locale s’articule autour de quatre valeurs socles : l’universalité, l’exigence démocratique pour le choix des produits, des lieux de production et de distribution, la solidarité via un financement par la cotisation et le respect du vivant.
Au cœur d’un projet collectif utile
Concrètement, 400 personnes dont 30 % en situation de précarité socioéconomique et 70 % représentatifs des quatre territoires choisis recevront une allocation mensuelle de 75€ par foyer à laquelle s’ajouteront 75€ par personne supplémentaire. Des collectifs territoriaux (citoyens, élus, associations et paysans) participeront à la gestion de la caisse et feront vivre l’expérimentation sur les territoires.
Les expérimentations pour garantir à tous une alimentation choisie, saine et de qualité et répondre aux enjeux agricoles et environnementaux irriguent l’espace public. Des collectivités locales (Montpellier, Vaucluse, Lyon, Alsace, Paris…) à la société civile comme le Groupe VYV qui met en place, avec des épiceries solidaires, un foodtruck itinérant en Bourgogne pour travailler sur la question de la santé-alimentation et lutter contre l’isolement social. L’expérience girondine sera donc mise en perspective avec toutes celles qui essaiment sur le territoire national pour mieux penser la généralisation du dispositif.
La sécurité, qu’elle soit sociale, de l’alimentation ou autre, ne viendra pas de mesures ciblées mais bien de dispositifs qui permettent d’offrir à toutes et tous le vécu d’une citoyenneté égale et digne. La Sécurité sociale de l’alimentation permet justement de s’assurer que les citoyens ne soient plus des variables d’ajustement dans la gestion publique d’un bien essentiel, mais se retrouvent au cœur d’un projet collectif utile au territoire et à ceux qui l’habitent.
Ne pas faire le jeu de la mondialisation néolibérale
Reconnaître le rôle des paysans dans la sauvegarde des paysages autant que de notre santé, sortir d’une logique d’aide d’urgence pour aller vers un dispositif stable et égalitaire, reconnecter les réalités rurales et urbaines en créant une continuité géographique et humaine entre la production et la consommation, tisser le lien social grâce à un parcours d’engagement partagé entre les citoyens, associations et les collectivités locales, c’est tout l’intérêt d’une telle expérimentation.
La Sécurité sociale de l’alimentation est l’une des solutions portées ensemble par la société civile et les territoires pour développer notre protection sociale et protéger nos secteurs vitaux comme l’agriculture sans faire le jeu de la mondialisation néolibérale ou des replis nationalistes. La démocratie alimentaire et le droit à l’alimentation en dépendent !