Menu
Libération
Climat Libé Tour Nantes: initiative

La Surf Rider Foundation à l’avant-garde du ramassage des déchets sur les plages

Climat Libé Tourdossier
L’ONG européenne réalise un travail de prévention dans la lutte contre la pollution marine et organise des sessions de ramassages de déchets sur les plages, notamment à Bretignolles-sur-Mer, en Vendée.
Le surfeur Tom Curren en avril 2019 en Australie. Il est à l'origine de la création de la Surf Rider Foundation. (Kelly Cestari/World Surf League. Getty Image)
publié le 13 novembre 2023 à 9h06
Energie, transports, rénovation durable, végétalisation… En 2023, «Libé» explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : témoigner des enjeux et trouver des solutions au plus près des territoires. Cinquième étape à Nantes les 18 et 19 novembre.

Les surfeurs en avaient assez de revenir de leurs sorties en mer avec des gastro-entérites ou des boutons sur le corps et de fouler des plages couvertes de déchets… «On n’est pas des éboueurs de plages, mais on s’occupe de trier et de compter les déchets, afin de constituer une base de données des déchets, pour faire évoluer la loi», explique Lionel Cheylus, porte-parole de Surf Rider Europe, ONG environnementale issue de la Surf Rider Foundation, née en 1984 aux Etats-Unis à l’initiative de Tom Curren, champion du monde de surf pour «porter haut et fort la voix de l’océan».

Et de fait, il y a du travail… En dépit des directives européennes pour limiter l’usage des plastiques à usage unique, «on trouve toujours sur les plages des objets normalement interdits à la commercialisation comme les pailles, les couverts et les assiettes. Nous menons une action de lobbying. La science participative [ces programmes scientifiques auxquels spécialistes ou amateurs peuvent contribuer, ndlr] permet aussi de réaliser un travail d’expertise et de sensibilisation. On travaille ainsi sur la qualité de l’eau et la santé des usagers, aussi bien que sur l’artificialisation du littoral ou le changement climatique», détaille Lionel Chaylus.

Le siège européen de Surf Rider se trouve à Biarritz (dans les Pyrénées-Atlantiques). Il dispose de quarante-huit antennes réparties dans douze pays européens, pour faire de la sensibilisation et remonter les cas de pollution et de menaces sur l’océan. A Bretignolles-sur-Mer (au sud de Nantes) se trouve l’antenne bénévole de la région Pays-de-la-Loire. «Nous y avons été les premiers à faire des collectes de déchets, et disposons de campus locaux, poursuit Lionel Chaylus. On fait prendre conscience des menaces de pollution. On s’intéresse aussi au transport maritime. La perte des conteneurs en mer nous préoccupe particulièrement… C’est un sujet difficilement chiffrable et très opaque.»

Jean François Gransard est le responsable Loire-Atlantique de Surf Rider. «Il faut y aller tête baissée, explique-t-il, foncer dans le tas, aller voir les élus et faire savoir quand cela ne va pas. La relève est là. Je me bats aussi pour que les jeunes s’y mettent. Ils ont la niaque pour faire avancer les choses. On a des initiatives océanes, comme le ramassage de déchets, pour sensibiliser le plus grand nombre. Avec 300 personnes, un dimanche matin, on va pouvoir collecter des déchets pendant une heure, quantifier les bouteilles, canettes, mégots pour alimenter une data européenne. On intervient aussi dans les écoles, des petites classes jusqu’à l’école Centrale.»