La multiplication et l’intensification des canicules et vagues de chaleur, des inondations et des évènements climatiques hors normes nous rappellent désormais chaque année que le dérèglement du climat va modifier notre quotidien, dans nos villes comme dans nos villages. Cette dure réalité nous ramène à la nécessité d’agir, à la fois pour en atténuer les causes et pour s’adapter à ses effets. Les deux sont indissociables : l’un ne peut justifier de négliger l’autre.
D’autant que les plus vulnérables de nos concitoyens sont les plus exposés : les plus jeunes et les plus âgés bien sûr, mais aussi ceux qui vivent en précarité énergétique dans des habitats qui se transforment en véritables bouilloires thermiques l’été et passoires thermiques l’hiver.
Pour y parvenir, le changement sera d’ampleur. Il nous faut repenser nos modes de vie et de consommation, repenser l’urbanisme et les mobilités, et redessiner nos villes et nos villages, et, souvent, transformer nos entreprises pour garantir leur pérennité. C’est anticiper pour prendre aujourd’hui les bonnes décisions pour demain, avec le pragmatisme et le sens du résultat comme boussole.
Débitumer nos grandes places
Les solutions existent, elles sont à portée de main. En questionnant les modèles existants et en diffusant les innovations porteuses d’espoir. Nous devons d’abord réinterroger la mobilité, développer une offre de transports en commun plus modulaire répondant mieux aux besoins, repenser la place de la voiture en ville, accepter de remplacer nos véhicules trop lourds et trop gourmands par des modèles plus légers, décarbonés et moins coûteux. L’innovation est là, comme en attestent les véhicules du programme Extrême Défi lancé par l’Ademe : des innovations qui divisent par 1 000 l’impact des véhicules sur les ressources.
Nous devons ensuite remettre la nature au centre de la ville, en débitumant nos grandes places devenues de véritables fournaises en été, en replaçant des espaces verts apportant de la fraîcheur, en plantant davantage d’arbres avec les essences adaptées à l’évolution du climat dans vingt ans ou en installant des ombrières pour apporter un confort supplémentaire aux habitants. En cela, le programme Plus fraîche ma ville, notamment utilisé à Toulouse où les températures ont atteint plus de 42 degrés l’été dernier, apporte des solutions concrètes pour anticiper et atténuer les effets du changement climatique.
Nous devons enfin prendre à bras-le-corps le sujet du logement. En matière de rénovation thermique, la bonne nouvelle est qu’en rénovant on agit à la fois contre le froid de l’hiver et la canicule de l’été. Nous savons tous qu’il nous reste du chemin à parcourir pour atteindre notre objectif de 2050 soit plus de 80 % des bâtiments classés A et B en diagnostic de performance énergétique. L’innovation nous apporte, en matière de bâti aussi, de nouvelles solutions, par exemple pour construire différemment avec des matériaux bio sourcés ou pour rafraîchir nos logements, comme le refroidissement adiabatique ou la géothermie de surface.
Avenir désirable
Ces grandes transformations de nos espaces, de notre consommation du foncier et de son aménagement, de nos usages et nos modes de vie ne se feront pas contre les citoyens mais avec eux. Les élus locaux le savent bien et le vivent au quotidien. Ce sont eux qui ont la capacité de changer les regards sur les modes de vie. De rendre concrète la transition écologique. De faire prendre conscience qu’agir est à portée de main.
L’adaptation était le «chaînon manquant», entre des problèmes climatiques mondiaux que certains pensaient lointains, et la réalité de leur vie de tous les jours. Plus que jamais, nous devons agir. L’innovation a sa part à prendre, comme le démontrera l’Expo Innov’climat à Bordeaux du 3 au 5 octobre. Mais elle ne suffira pas : il nous faut imaginer nos nouveaux modèles et les modes de vies plus sobres et plus responsables qui vont avec. Ces grandes transformations, que nous tous acteurs du changement, façonnons ensemble, nous conduisent vers un avenir désirable et durable pour les générations futures.