Vivons-nous dans un monde plus dangereux qu’autrefois ? Pas vraiment. Plus risqué ? Assurément. Dans La société du risque (1986), le sociologue allemand Ulrich Beck notait déjà ce grand glissement. Celui d’une modernité – occidentale surtout – ayant choisi le risque comme boussole, comme métrique pour agencer l’avenir et gouverner. L’analyse, en quatre décennies, n’a rien perdu de son acuité. Mais l’équation s’est complexifiée. Le grand catalogue des risques compile certes toujours ces plaies vieilles comme le monde : séismes, inondations, épidémies, guerres. Il s’est aussi enrichi d’un nouveau chapitre. Des risques que nous avons, cette fois, «fabriqués industriellement» (dixit le sociologue Bruno Latour) nous-mêmes. Risque nucléaire, cyber, chimique, biotechnologique… et bien sûr climatique et écologique.
Interview
«L’anthropocène bouleverse notre rapport au risque»
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«Nos actions à risque pour le climat ne nous exposent pas directement à leurs conséquences. Ce décalage n’incite pas à infléchir nos comportements», estime le philosophe et écrivain Gaspard Koening. (Nicolas Ridou/Liberation)
publié le 25 septembre 2024 à 17h34
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