Energie, transports, rénovation durable, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : témoigner des enjeux et trouver des solutions au plus près des territoires. Quatrième étape à Dunkerque, les 13, 14 et 15 octobre.
Pierre-Alain Bétrémieux est le directeur de Nœux environnement, une structure créée en 1991 avec une double mission : la gestion et la protection des milieux naturels ainsi que l’insertion socioprofessionnelle des personnes éloignées de l’emploi – elle compte aujourd’hui une quarantaine de salariés. Son président-fondateur, Jacques Switalski, avait à l’époque réuni une poignée de bénévoles pour entretenir un cours d’eau à Nœux-les-Mines, à environ 50 kilomètres de Lille et 10 de Béthune.
«Il servait de dépotoir. Les gens y jetaient leurs déchets, explique Pierre-Alain Bétrémieux. On s’est interrogés sur la manière de nettoyer le site et de permettre à l’écosystème rivière de fonctionner un peu mieux.» Résultat : bénévoles et salariés ont créé un pôle d’éducation à l’environnement puis un pôle d’ingénierie écologique, de faune et de flore, afin de comprendre et de faire connaître l’écosystème et la biodiversité locale. Plantations de haies, création de mares, aménagement de zones humides… Cinq animateurs à temps plein interviennent en milieu scolaire et extrascolaire, dans les quartiers prioritaires et les entreprises pour sensibiliser à l’environnement. Le but est de rendre acteurs les citoyens, apprendre à faire soi-même son compost, découvrir l’agriculture biologique, la menuiserie. Dans certains cas, des détenus volontaires peuvent être sollicités.
Programme
«On est depuis deux ans sur une ancienne friche commerciale, 7 000 mètres carrés de bitume, 2,5 hectares de surface totale et 2 000 mètres carrés de bâti. Nous allons en faire un site démonstrateur de la transition écologique et solidaire.» L’idée de ce projet au long cours est de bâtir une maison de l’environnement, d’en faire un tiers-lieu social et politique. Production légumière en agriculture biologique, microforêt, salles de formation, cuisine pédagogique… Une serre va être implantée et dédiée aux habitants pour faire de l’autoproduction.
«On a commencé à curer le bâtiment, démonter les faux plafonds pour les utiliser en murs isolants. Il s’agit de reconquête et de réhabilitation écologiques. On y prônera la sobriété, l’utilisation d’énergies low tech. Un puits canadien sera installé pour réchauffer l’air, des éoliennes et de l’énergie renouvelable mises en place avec des panneaux solaires.» Un partenariat avec des acteurs universitaires et des laboratoires de recherche a également été monté.