Avec quels mots répondre aux grands défis de notre temps ? Pour y répondre, trois jours de débats à Uzès (Gard), du 14 au 16 octobre 2022, organisés par le Parlement des Liens et Libération.
La première étape du Parlement des Liens s’était déroulée au centre Pompidou en juin 2021 (1). Trois jours de conversations pour penser la société des liens avec 50 intervenants parmi lesquels des anthropologues, scientifiques, écrivains, artistes, économistes, philosophes… Henri Trubert, l‘organisateur de l’édition occitane, détaille l’événement à venir.
Quelle est la genèse de ces rencontres ?
Au centre Pompidou l’année dernière, l’hypothèse implicite était que tous les savoirs étaient en transition et que le cœur de cette transition n’est plus les séparabilités issues des temps modernes mais, à l’inverse, les interdépendances ou même davantage les transdépendances ; car chaque savoir est traversé par des dehors qui le constituent. Ainsi par exemple, on passe de la génétique à l’épigénétique, des espèces distinctes à la symbiose, de la démocratie représentative à la démocratie participative, des énergies fossiles aux énergies renouvelables, du sujet autodéterminé au sujet relationnel… C’est une révolution épistémique majeure qui dessine un nouveau paysage de la pensée et donc un nouveau corps politique. Prêter attention à ces nouvelles articulations, c’est se donner les moyens de répondre aux immenses défis climatiques, sanitaires, civilisationnels que nous rencontrons.
Comment vont s’organiser ces journées à Uzès ?
On passe d’une certaine manière aux travaux pratiques. Comment incarner les transitions sur un territoire ? Toujours sous le prisme vivant des liens ou des interdépendances. Il y aura dans ce Parlement à Uzès deux moments forts : le forum que nous avons coorganisé avec Libération qui réunira des personnalités prestigieuses (Edgar Morin, Cynthia Fleury, Najat Vallaud-Belkacem, Jean Claude Ameisen, Emanuele Coccia, Abdennour Bidar…) et des expérimentations qui se dérouleront sur plusieurs mois (sur l’eau, l’économie locale, la pleine santé, les systèmes agraires et la collecte des sons humains et environnementaux). Ces expérimentations seront réalisées de concert avec les citoyens ou les associations. L’idée étant de créer un collectif qui, à la lumière de toutes ces documentations, pourra délibérer et initier des idées ou des pratiques nouvelles.