Informer, débattre et envisager des solutions au plus près des réalités et des enjeux. Rendez-vous le samedi 16 décembre à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, pour la sixième et dernière étape de l’année 2023 du «Climat Libé Tour». Pour s’inscrire, c’est ici, et c’est gratuit.
«La toute première école de la transition écologique est née à Lahage, près de Toulouse, en 2017. Elle a été créée par un enseignant, Nicolas Mulet, qui travaillait dans une structure de raccrochage scolaire, avec des jeunes éloignés de l’emploi», explique Marine Weller, coordinatrice de l’Ecole de la transition écologique de Paris. Aujourd’hui, la structure compte une vingtaine de centres dans toute la France. Les écoles Etre partagent leurs expériences, mutualisent leurs outils et se réunissent plusieurs fois par an. «Nous faisons de l’accompagnement et de la formation, ainsi que des parcours de remobilisation. Il s’agit de remettre le pied à l’étrier de gens sortis du système, via une formation préqualifiante. On creuse les savoir-faire techniques, comme la menuiserie. On travaille l’individuel, le logement, la mobilité, la santé physique et mentale… Nous avons des petites promos de dix jeunes, avec des thématiques liées à la transition écologique.»
Agriculture urbaine, filière bois, énergies renouvelables, métiers du vélo et l’écoconstruction… Le but est vraiment axé sur la pratique, en sortant des méthodes d’apprentissage traditionnel. «On est convaincu que cela fonctionne. 70% des jeunes passés chez nous ont trouvé un emploi ou une formation qualifiante, passé le permis ou accompli le service civique. Ils étaient en situation d’échec, ils s’en sortent.» Et Marine Weller de conclure : «On a besoin de tout le monde. Il y a des métiers où, à tous les niveaux, on essaie de changer le discours écologique. Ce n’est pas qu’une question de bobos. Ce côté social est très présent dans notre projet.»
«Nous voulons faire découvrir ces nouveaux emplois»
Des propos qu’illustre Marine De Haas, coordinatrice de l’école Etre Marseille :
«On s’est lancés cette année dans un projet sur le paysan urbain. On est un chantier d’insertion, on produit des micropousses qu’on vend à des restaurateurs. On travaille sur les jardins. La dimension pédagogique autour du végétal est importante. On touche à ces questions de nature en ville, des métiers en lien avec les arbres, le paysage, la production des plantes, la valorisation des biodéchets… On essaie de sensibiliser les urbains aux enjeux du vivant et de l’environnement.
«Un second axe concerne la construction durable, l’écoconstruction, les matériaux naturels, le réemploi dans le bâtiment ou l’isolation thermique… Nous voulons faire découvrir ces nouveaux emplois. Enfin, nous travaillons sur la question des mobilités douces et autour du vélo.
«On s’engage à cibler des jeunes de 16 ans à 25 ans, peu ou pas diplômés. On peut chercher d’autres types de public, comme des jeunes en quête de sens qui ont déjà fait des études et décroché du milieu universitaire ou de gens plus âgés qui ont des difficultés de formation. On essaie de travailler la mixité des publics quand on peut. Dans l’idéal, les groupes qui fonctionnent bien sont des groupes mixtes, de qualifications différentes, d’origine géographiques différentes (venus de plusieurs quartiers de la ville). Au final, il y a beaucoup de travail à Marseille et on espère être identifiés par des partenaires qui pourraient saisir les enjeux de nos formations.»