Menu
Libération
Guide

Le roman d’Istanbul de Mahir Guven

Un guide de voyage atypique écrit par un romancier turc amoureux de sa ville.
En Istanbul en 2019. (Serhat Cagdas/Anadolu. AFP)
publié le 18 juillet 2025 à 23h37

C’est une idée originale qu’a eu la maison d’édition L’arbre qui marche. Celle de confier l’écriture de ses guides de voyage des grandes villes à des écrivains (comprenant un récit, cinq itinéraires et une infographie insolite). Anna Pazos pour Barcelone, Eleonora Marangoni pour Rome, et Mahir Guven pour Istanbul donc. A Libération, l’auteur, Français d’origine turque, explique : «il faut donner aux gens envie de découvrir les lieux et de leur faire ressentir comment les gens y habitent. L’important, c’est que les gens vivent avec la ville, l’ambiance, la musique, les scènes… On s’accroche à des personnages. A Istanbul, la première chose que j’ai remarquée, c’est ce plein de restos dans la gare routière blindée de monde… Les effluves de brochettes… Ce truc ne m’a jamais quitté. Il y a toujours un endroit ouvert pour manger et c’est souvent bon. A Istanbul, on mange dehors. Il faut de l’alcool, qu’on rigole. Le repas, c’est l’art de faire plaisir à ses invités».

Cela, c’est ce que raconte Mahir Guven. Ce qu’il écrit est un peu différent.

«N’essayez pas de visiter Istanbul, ne tentez pas d’y vivre, ni d’écrire à son sujet ou de la filmer, Istanbul est une ville qui s’épouse, et qui vous épouse. Il faut croire qu’Istanbul est une histoire d’amour. Alors si l’idée de tenter une aventure à son bras vous traverse, restez comme vous êtes, laissez parler le cœur, laissez là vous planquer contre elle et vous embrasser à pleine bouche. Soyez confiant, jamais, au grand jamais, Istanbul ne vous abandonnera». Et il poursuit : «depuis 1999, j’ai connu trois, peut-être quatre Istanbul. La première fois j’avais treize ans, et elle m’a volé un premier baiser au milieu d’un chaos… Je débarque alors dans une fourmilière, une tour de Babel où résonnent tous les accents que l’on peut entendre en Turquie».

La suite se lit comme une belle histoire, qui invite à se rendre dans cette ville «où un bon marcheur s’épuiserait deux journées pour venir à bout des soixante-dix kilomètres de cette géante…» Vous voilà prévenus.

Istanbul, Un guide à dévorer comme un roman, de Mahir Guven, édition L’arbre qui marche, 192 pp., 13,90 euros.