Conférences et débats, rencontres avec des biologistes, anthropologues, agriculteurs, écrivains… Du 13 au 15 octobre à Rouen, la fédération Biogée organise les journées «Naturellement !». Thématique de cette deuxième édition : les microbiotes, indispensables microbes pour la santé et l’environnement.
La biologiste Lucie Vincenot alerte sur l’impact de l’exploitation forestière sur le microbiote des sols, premier support de la biodiversité (1).
La décarbonation des secteurs de la construction et de l’énergie pourrait se traduire, entre autres, par un usage accru du bois. Mais vous observez dans vos travaux que l’exploitation forestière a aussi pour effet de fragiliser les sols. Comment cela se traduit-il ?
Quand les sols forestiers sont détrempés par la pluie, ils sont moins résistants, et la venue d’engins lourds tels que des grumiers, ces camions servant au transport du bois, contribue à les compacter pour plusieurs décennies. Ce tassement déstructure les microporosités des sols qui servent d’habitat aux bactéries et aux champignons. Avec le changement climatique, la fenêtre de tir où les sols sont plus solides (parce qu’ils sont secs ou gelés) se réduit, et les sols sont donc plus souvent exposés.
Par ailleurs, l’une des pistes avancées face aux objectifs de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV, 2016) est de récolter le «menu-bois». Ces fines branches et copeaux de bois habituellement laissés sur la parcelle peuvent en effet offrir une énergie verte destinée au chauffage. Mais plusieurs études ont montré que priver les forêts de cette biomasse déstabilise à court terme le microbiote du sol, au détriment de champignons décomposeurs.
Quel est l’impact de ces bouleversements sur le microbiote des sols ?
Dans un seul gramme de sol f