Les jeunes seraient-ils la dernière espèce en voie de disparition ? Victime du réchauffement climatique ou… des températures glaciales de ce samedi marseillais ? La sixième édition du Parlement génération transition qui, depuis le début de l’année, accompagne les étapes du Climat Libé Tour, a dû cette fois déclarer forfait faute de participants. Cela n’a pas empêché l’équipe de bénévoles et d’organisateurs présents, sous la houlette de Marin Maufrais et Jillian Mathieu (cofondateur et co-porteur de la Forêt des possibles), de maintenir le programme en débattant de leur projet associatif et de son animation phare : l’Arbre des imaginaires.
Le jeu de l’Arbre des imaginaires est une allégorie de la vie poétique et écologique. Ainsi, le tronc représente les besoins matériels et les graines, les rêves. Durant près de 2 h 30, les membres d’Oxfam ont donc réalisé un travail d’introspection sur leur vie, leurs bonnes (ou mauvaises) habitudes, leur consommation… qu’ils ont pu exposer à leurs collègues. Un exercice que Marin a lui-même expérimenté à la suite d’un important «travail thérapeutique».
Changement de cap
Un jour, début 2019, il entre dans l’openspace du service Affaires publiques de Danone où il est en stage, et annonce à ses collègues qu’il va arrêter de défendre le plastique. Il rédige une lettre à Emmanuel Faber, alors PDG de la firme française. Ce dernier, «tiraillé par les mêmes injonctions contradictoires» que Marin, l’invite à prendre un café pour le féliciter. L’ex-stagiaire prend alors conscience qu’il ne veut plus faire partie de ce monde paradoxal centré sur la croissance et le profit à tout prix et débarque à Marseille. C’est dans la cité phocéenne qu’il cocrée la Forêt des possibles. Cette initiative est une «représentation cartographique des structures qui contribuent à la refondation environnementale et sociale. Ceci dans le but de mettre en relation ces entreprises et associations à échelle locale».
La finalité de l’association est de permettre à chacun de trouver sa place dans une société écologique et solidaire. En voulant déconstruire son image de «bobo», Marin se rend dans les quartiers d’éducation prioritaire pour faire de la prévention écologique. Il remarque alors que cette préoccupation n’est «pas du tout connectée avec les besoins profonds» d’ici, qui sont se loger et tenir jusqu’à la fin du mois. Ces problématiques sont donc prises en compte par la Forêt des possibles. «On sait que tout le monde ne peut pas s’insérer dans une transition écologique parce que certains n’arrivent pas à répondre à des besoins matériels, c’est donc une approche d’écologie intégrale», confirme Jillian Mathieu.