«Quand on a débuté il y a dix ans, il existait peu de films de montagne. Cet énorme engouement, ces files d’attente incroyables ont prouvé qu’il y avait un réel manque. Montagne en scène, c’est aujourd’hui 250 villes et quelque 150 000 spectateurs.
On n’a pas inventé le concept. Cela a toujours existé, dès la première ascension de l’Annapurna, il y a eu une médiatisation de la montagne. Un bon film, il y a dix ans, reste un bon film aujourd’hui avec un point de vue, de l’humour, des émotions essentielles… Seul le matériel a changé, l’image est de meilleure qualité, on envoie des drones à tout va. Les nouvelles technologies permettent aux sportifs eux-mêmes de se filmer de plus en plus facilement et de documenter leur exploit de l’intérieur. Ce côté «miniature léger» permet de raconter des ascensions plus immersives qu’avant.
Au début, les gens venaient pour voir du ski de descente. Aujourd’hui, ce sont moins les virages que les aventures humaines que je retiens. Il s’agit de films intenses, humainement et émotionnellement. Un film de spéléo qui parle de la passion, et l’impact de cette passion qui peut dévorer la vie de famille. Souvent, dans ces histoires, ce sont le lien et la camaraderie qu’on retient, pas forcément la performance sportive. Cela demande une vraie réflexion de réalisateur. Ceux qui sortent du lot sont les documentaires qui racontent une histoire.
On ne prend que quatre films par édition, on ne se trompe pas trop. On préfère être sûr de nos choix, avec un cahier des charges exigeant. De plus en plus de femmes figurent dans les éditions du festival. Au début, il n’y en avait aucune, à l’exception de Catherine Destivelle. Aujourd’hui, elles sont plus nombreuses mais on n’est pas encore à la parité. A l’avenir, on produira un quart des films qu’on montrera. Ainsi, on apporte notre pierre à l’édifice. On espère contribuer à faire émerger de la qualité.»