Culture, éducation, justice, information, sciences... Syndeac, le syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, organise en 2025 une série de débats pour souligner le rôle et l’importance des services publics dans la société. Une série d’événements dont Libération est partenaire. Prochain rendez-vous, le 11 septembre à Montpellier.
En organisant dix débats en France, le Syndeac et ses adhérents s’engagent ouvertement dans une campagne de convergence et de promotion de l’ensemble des services publics, avec lesquels nous œuvrons en complémentarité et tissons des projets au quotidien. Avec le Collectif «Nos services publics», nous entendons ainsi rappeler l’essentialité de notre action conjuguée, au service d’une politique d’égalité d’accès au droit, au soin, à l’éducation, à l’art et à la culture.
Dans un contexte budgétaire toujours plus volontairement austéritaire, qui sert de justification à la diminution des effectifs des fonctionnaires et aux suppressions de subventions des acteurs du champ social et culturel, nous refusons d’attendre le démantèlement total de nos services publics, pour en constater le manque et le besoin. Loin de générer des économies, la réduction drastique des dépenses entraînera un désastre social au coût inestimable. Nous en mesurons déjà sérieusement les premières conséquences. Et seule une réflexion sur l’augmentation des recettes, à laquelle se refuse l’Etat, sera à même de nous en épargner.
Soirée Libé au Théâtre de la Colline: «Services publics en péril, culture en résistance» : imaginer la révolte
Ouvrir notre cycle de débats, à Montluçon, dans un territoire rural, sur le sujet de la liberté de création et de diffusion n’a rien d’anodin. Car de plus en plus régulièrement ces dérives budgétaires assument leurs réelles visées idéologiques sur l’opinion publique. Les discours populistes et, disons-le, réactionnaires qui les justifient, ne laissent nulle place au doute. Dénigrement sans fondement et sans critères objectifs de la qualité du service rendu ; dénonciation absurde d’une ultradépendance à l’argent public alors même que ce financement public garantit pour la population des principes d’équité et de justice sociale ; croisade anti-woke devenue une obsession politique aussi aveugle que violente dans le sillage du trumpisme le plus décomplexé. La menace de l’arrêt des subventions devient alors une arme brandit aussi bien contre l’éducation, que contre la recherche ou la culture. Et ce chantage porte non seulement atteinte à nos libertés fondamentales mais aussi à l’exécution de nos missions d’utilité publique.
Tout comme certain.es scientifiques, enseignants ou chercheurs, les artistes deviennent, aujourd’hui, des cibles de plus en plus directes de ces attaques idéologiques et financières. Les entraves au bon déroulement d’évènements artistiques ou de conférences se multiplient tout comme les campagnes haineuses et diffamatoires sur les réseaux sociaux. Le contrat d’engagement républicain – dont le Cese a récemment demandé la suppression tant les dérives se généralisent - qui était prétendument un outil de défense des valeurs de la République, se retourne aujourd’hui contre le secteur associatif dès lors que celui-ci prend des positions qui déplaisent au subventionneur. L’observatoire de la liberté de la création documente parfaitement ces situations et nous observons la difficulté à agir contre ces tentatives de plus en plus explicites de censure, parfois même légitimées par le politique, qui génèrent une forme d’autocensure.
Face à une telle situation, où le bon sens ne suffit plus à contrer la déraison et les mensonges populistes, nous ne voulons plus nous contenter d’être dans une posture défensive. Voilà pourquoi nous lançons cette dynamique, afin que les services publics entrent pleinement en scène et occupent le cœur de la campagne des futures élections municipales, présidentielles et régionales.
Ces dix premiers débats nous permettront d’unir nos forces pour porter une parole commune qui redonne toute vitalité aux valeurs progressistes qui nous animent. Nous poursuivrons en 2026 cet élan de mobilisation et nous nous engagerons activement pour propager un modèle de société désirable qui s’oppose à l’obscurité que nous promettent l’extrême-droitisation des débats politiques et les politiques budgétaires austéritaires qui favorisent leur arrivée au pouvoir.