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«Libération» se mobilise au théâtre de la Colline pour défendre la culture et les services publics : demandez le programme

Face aux coupes budgétaires et à l’offensive idéologique, une soirée de résistance réunit artistes, intellectuels et défenseurs des services publics. Rendez-vous le 23 juin au théâtre national de la Colline.

(PIGNOL Sébastien/cestbasti)
Publié le 06/06/2025 à 11h12, mis à jour le 23/06/2025 à 9h58

Face aux attaques que subissent la culture et les services publics, Libération réaffirme une évidence : la culture n’est pas un luxe, mais une nécessité collective. Aujourd’hui, les coupes budgétaires drastiques, les censures déguisées en «moralisation», et l’offensive idéologique de l’extrême droite menacent directement la liberté de création. Chaque spectacle déprogrammé, chaque subvention supprimée, chaque artiste intimidé érode ce qui fait notre richesse commune.

Le metteur en scène Peter Brook parlait du théâtre comme d’un espace vide : un lieu nu, dépouillé, où peut advenir le jeu quand deux regards se croisent. De plus en plus, alors même que les salles de spectacle sont pleines, les scènes subissent le risque de se vider, mais pas à la manière qu’évoque Brook. Se vider faute de moyens pour accueillir les spectacles. Pour l’instant, les portes ne ferment pas – quoi qu’elles s’ouvrent de plus en plus tard à l’automne et se clôturent de plus en plus tôt avant les vacances d’été. Les scènes tiennent bon, comme les musées, les festivals de musiques ou de littérature !

Ils tiennent comme tiennent tous les services publics, écoles, hôpitaux, justice. Mais jusqu’à quand ?

La soirée «Services publics en péril, culture en résistance», qu’organise Libé au théâtre de la Colline (Paris XXe) ce lundi 23 juin est née du désir de faire discuter celles et ceux qui n’ont pas le même emploi, ne répondent pas aux mêmes besoins – même si beaucoup d’artistes disent qu’ils soignent – mais ont en commun le devoir faire toujours mieux avec beaucoup moins. A l’hôpital, à l’école, dans les services judiciaires, dans le spectacle vivant ou l’art contemporain, ils s’organisent et luttent contre le formatage.

Au programme de cette soirée animée par Maud Benakcha, des duos qui se rencontrent pour la première fois – la metteuse en scène Caroline Guiela Nguyen et la pédopsychiatre Marie Rose Moro, la directrice de la scène nationale de Sète, Sandrine Mini, et l’urgentiste Caroline Brémaud, la comédienne et autrice Clara Le Picard et le professeur de lettres et d’histoire Loïg Picard, une performance musicale de Ludmilla Dabo et David Lescot, une carte blanche à Nicolas Bouchaud, un débat entre Joris Mathieu et l’essayiste et militante antiraciste Fatima Ouassak, une intervention de la directrice artistique du Festival d’automne, Francesca Corona. Et comme il arrive que des enquêtes et des reportages de Libé rendent possible l’impossible, deux journalistes de la rédaction, Marie Piquemal et Stéphanie Harounyan, viendront livrer deux formidables récits qui prouvent que les services publics peuvent être défendus avec succès.

A partir de 20 heures, 15 rue Malte Brun (75020). Entrée libre sur inscription.

Programme

Animée par la journaliste Maud Benakcha, cette soirée de plus de deux heures mêlera débats, performances et témoignages pour dresser un état des lieux sans concession de nos services publics.

20 heures. Carte blanche à Nicolas Bouchaud, acteur.

20 h 10. Qui tue la culture des services publics ? Débat avec le metteur en scène et coprésident du Syndeac Joris Mathieu et Fatima Ouassak ouvriront les débats en interrogeant les liens indissociables entre culture et service public. Comment ces deux piliers de la République se nourrissent-ils mutuellement ? Comment résister ensemble aux attaques qu’ils subissent ?

20 h 40. Libé s’la raconte. Revivez une histoire de journalisme étonnante, drôle et émouvante qui dessine l’aventure collective de Libération et de ses combats. Une conférence performée de Marie Piquemal, journaliste à Libé – originellement conçue dans le cadre du festival des 24 heures de Libération par Diario Vivo.

20 h 50. Duo#1 : Des mots sur ce qu’on ne peut pas entendre. La metteuse en scène Caroline Guiela Nguyen dialoguera avec Marie-Rose Moro, pédopsychiatre, cheffe de service de la Maison des adolescents de l’hôpital Cochin à Paris. Ensemble, elles exploreront comment l’art peut éclairer les zones d’ombre de notre société.

21 h 20. Lecture musicale autour des interprètes Ludmilla Dabo et David Lescot qui proposeront une performance qu’on ne veut pas vous révéler.

21 h 30 - Duo#2 : Ecoles, dialogue à l’aveugle. La metteuse en scène Clara Le Picard et un professeur (programmation en attente) se rencontreront pour la première fois sur scène, sans médiateur ni préparation préalable, dans un dialogue improvisé autour des défis de l’école publique. Une expérience de confrontation directe entre l’art et l’éducation, deux mondes qui ne s’ignorent pas.

22 heures. Libé s’la raconte. Revivez une histoire de journalisme étonnante, drôle ou émouvante qui dessine l’aventure collective de Libération et de ses combats. Une conférence performée de Stéphanie Harounyan, journaliste à Libé – originellement conçue dans le cadre du festival des 24 heures de Libération par Diario Vivo.

22 h 10 - Duo#3 : Santé, soigner les corps, soigner la société. Rencontre entre la directrice de la scène nationale de Sète Sandrine Mini et l’urgentiste Caroline Bremaud et autrice d’Etat d’urgences aux éditions du Seuil, qui exploreront les parallèles entre la crise de l’hôpital public et celle de la culture. Deux services publics essentiels face aux mêmes défis de financement et de reconnaissance.

22 h 40 - Lettre d’un futur proche. La directrice artistique du Festival d’Automne à Paris, Francesca Corona, adresse aux Français une lettre venue d’outre-Alpes. Des mots qui portent la mémoire d’un pays voisin et l’inquiétude d’une femme de culture qui a vu basculer son horizon.