Tous les territoires engagés pour des solutions solidaires, le département de la Gironde, la ville de Bordeaux, la fondation Jean-Jaurès, Libération et plus de 60 organisations composant le Pacte du pouvoir de vivre proposent de débattre de six grandes solutions. Solidarité, emploi, alimentation, pour en discuter : rendez-vous le 9 février prochain dans les locaux du département de la Gironde et les 10 & 11 février à l’université de Bordeaux pour le « Climat Libé Tour » (entrée gratuite sur inscription).
Xavier et Clémence habitent une maison en bois de 20 m², avec mezzanine, terrasse et jardin, nichée dans un écrin végétal arboré de chênes et de noisetiers. Leur nid est autonome grâce à un système de récupération d’eau de pluie filtrée et à des panneaux solaires. Il est chauffé par un poêle de masse à lente diffusion de chaleur. «La maison n’a pas de fondation en béton et elle est entièrement démontable», insiste Xavier Gisserot. En septembre 2021, à Saint-André-des-Eaux, dans les Côtes-d’Armor, il a été le premier à s’installer dans le hameau léger de 4 600 m² imaginé par l’association Hameaux légers dont il est le coordinateur. «Notre mission est de faciliter l’accès à des logements abordables, écologiques et conviviaux», rappelle le jeune homme diplômé d’HEC et de l’école Polytechnique.
«La recherche d’un bon voisinage et le choix d’un mode de vie»
Sa maison a coûté 15 000 euros et le couple paie 50 euros par mois pour la location du terrain ainsi qu’un petit complément de charge pour l’espace commun. Sept autres foyers partagent avec eux un bâtiment réversible comprenant buanderie, chambre d’ami, grande salle à manger et cuisine, utiles pour se réunir ou recevoir du monde. Un jardin potager, un espace de jeu pour les enfants et un verger sont aussi accessibles à tous. «On n’est pas dans une logique communautaire, précise toutefois Xavier Gisserot. Il s’agit plutôt de la recherche d’un bon voisinage et du choix d’un mode de vie correspondant à des valeurs.» Sur la vingtaine de projets accompagnés par l’association Hameaux légers, soit 200 logements majoritairement situés dans le quart nord-ouest de la France, «Il y a une mixité sociale qui n’existe pas dans les autres types de logements», se félicite Xavier. Et d’insister sur le rôle du projet dans la transition de nos modes de vie. «Si l’on affranchit les gens du coût contraint du logement qui représente 900 euros par mois en moyenne, on leur donne l’opportunité de choisir une activité professionnelle moins rémunératrice mais porteuse de sens.»
«Un habitat résilient reposant sur le lien social et la décarbonation»
L’habitat participatif séduit les petites communes rurales disposant d’un terrain constructible et désireuses de revitaliser le territoire. A Saint-André-des-Eaux, l’installation du hameau léger était aussi conditionnée par la reprise du café du village de 380 habitants, voué à la fermeture. «Il emploie désormais sept salariés, car nous avons ajouté une épicerie et un restaurant», se félicite Xavier. Plus au sud, en Loire-Atlantique, Thierry Lohr est adjoint au comité cadre de vie et transition territoriale de Plessé, 5 400 habitants. «Notre collectif citoyen, à la tête de la commune, avait théorisé un habitat résilient reposant sur le lien social et la décarbonation. Et puis nous avons rencontré Hameaux légers qui partage la même vision», se souvient l’élu. Forte d’un principe d’éco-construction qui économise une tonne d’équivalent CO2 par m² par rapport aux nouvelles normes environnementales, l’association accompagne la commune pour la création de douze logements participatifs d’ici à fin 2024. Plus de 650 personnes se sont déjà déclarées intéressées pour y habiter…