Informer, débattre et envisager des solutions au plus près des réalités et des enjeux. Rendez-vous le samedi 16 décembre à la Friche la Belle de Mai, à Marseille (Entrée libre sur inscription dans la limite des places disponibles), pour la sixième et dernière étape de l’année 2023 du «Climat Libé Tour».
9 millions de tonnes, c’est la quantité de plastique qui termine sa course dans les mers et les océans chaque année. Chaque individu avalerait 2 000 particules de plastique par semaine, soit le poids d’une carte bancaire.
Alors que l’impact de la pollution plastique sur les écosystèmes, le climat, l’économie et la santé humaine coûte à la planète entre 300 et 600 milliards de dollars (278 à 557 milliards d’euros) par an, la production de plastiques devrait doubler au cours des vingt prochaines années si aucune mesure n’est prise.
En 2021, Marseille accueillait le congrès mondial de la nature. Dans ce cadre, j’ai posé mon ambition d’une ville zéro plastique d’ici à 2030 lors d’une table ronde que j’organisais en présence d’experts et d’associations. A ma grande surprise, la pollution plastique fut un thème central du congrès en raison de son impact sur la biodiversité terrestre et marine.
A cette occasion, nous avons signé la charte «fleuve sans plastique». La réduction des pollutions plastiques est un des objectifs inscrits dans le nouveau cadre mondial sur la biodiversité adopté lors de la COP15 à Montréal.
Data
Nous ne pouvons plus sous-estimer les impacts directs et indirects de la pollution plastique sur notre santé avec les perturbateurs endocriniens, sur la biodiversité avec les conséquences dramatiques des déchets plastiques sur nos espaces naturels, sur la faune et la flore, et sur le climat. Le plastique est issu de l’extraction du pétrole et joue un rôle majeur dans l’acidification des océans.
Dès les premiers mois de cette mandature, j’ai signé avec le Réseau Environnement Santé la charte nationale qui vise à baisser l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Ils sont nombreux à être présents dans le plastique, lui-même omniprésent dans notre environnement. Pour la ville, il s’agit donc de réduire l’usage du plastique dans les écoles, les crèches et à terme dans toute son administration en travaillant sur la commande publique. Et nous déployons beaucoup d’efforts pour engager une dynamique de tri des déchets hors foyers sur nos espaces sensibles, comme les plages et les parcs.
La lutte contre la pollution plastique passe également par le soutien aux associations qui agissent lors de nettoyages citoyens et en accompagnant les initiatives en faveur de la consigne ou du réemploi.
Malgré un semblant de consensus existant sur la nécessité d’un traité international contraignant contre la pollution plastique, je regrette et je m’inquiète que le deuxième round des négociations qui se sont déroulées mi-novembre à Nairobi ait échoué dans un silence assourdissant.
Pour réduire notre dépendance au plastique, il faut changer de paradigme en passant du jetable au réutilisable et en mettant le réemploi plutôt que le recyclage au cœur de nos politiques de production. Il faut une véritable révolution de l’industrie de l’emballage.
Il est urgent de passer d’une économie du tout jetable à une économie circulaire.