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Transition écologique : «Nous savons que nous devrons encore amplifier nos efforts»

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Président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Michel Ménard rappelle que les départements sont au plus près des réalités locales, des enjeux spécifiques de chaque zone et des attentes des citoyens.
L’ambition du département de Loire-Atlantique est de relier toutes ses communes par des itinéraires cyclables d'ici 2028. (Pascal Avenet/Hemis. AFP)
par Michel Ménard, président du Département de Loire-Atlantique
publié le 9 novembre 2024 à 0h46

Il est impératif d’agir pour que l’espèce humaine puisse continuer d’habiter notre planète et prévenir les conséquences désastreuses du changement climatique, en particulier pour les plus fragiles d’entre nous.

Si l’Etat et les régions jouent un rôle central dans la définition des politiques environnementales, les départements, en tant que collectivités territoriales de proximité, jouent, quant à eux, un rôle essentiel pour concrétiser cette transition sur le terrain.

Par leur connaissance du territoire, nos départements sont au plus près des réalités locales, des enjeux spécifiques de chaque zone et des attentes des citoyens. En Loire-Atlantique, cette proximité nous permet de promouvoir un autre modèle de développement en accompagnant les communes pour aménager différemment. Nous soutenons ainsi les communes qui agissent pour la revitalisation de leur cœur de bourg et avec qui nous luttons contre l’étalement urbain.

Nous devons aussi consommer différemment en faisant la promotion des circuits courts et d’un modèle agricole plus durable. C’est le sens du projet alimentaire de territoire que nous avons adopté.

A travers leurs fortes compétences sociales, les départements accompagnent au quotidien les publics les plus vulnérables, qui sont aussi ceux qui subissent ou subiront le plus fortement la crise climatique : précarité énergétique, vulnérabilité des personnes âgées et des plus jeunes face aux canicules de plus en plus fréquentes…

C’est pour les plus fragiles que nous avons mis en place un service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie (Slime), dispositif qui vise à lutter contre la précarité énergétique. C’est pour que chacun ait le choix de sa mobilité que nous portons l’ambition de relier toutes les communes de Loire-Atlantique par des itinéraires cyclables et que nous créons des aires de covoiturage en milieu rural. Parce que ce sujet doit être l’affaire de toutes et tous, nous avons lancé une démarche avec tous les territoires pour réfléchir ensemble aux vulnérabilités de notre département face aux bouleversements climatiques et pour définir des actions d’adaptation.

Est-ce que tout cela est suffisant pour considérer que notre collectivité est sur la bonne trajectoire face au défi climatique ? Nous pouvons collectivement et humblement répondre non. Nous savons que nous devrons encore amplifier nos efforts.

L’institut I4CE évalue, par exemple, à 12 milliards d’euros par an la somme que devraient investir les collectivités dans la transition écologique, alors que nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 5,5 milliards.

Depuis quelques semaines pourtant, nous avons une certitude : l’Etat ne nous permettra pas d’être à la hauteur de ce défi. Le nouveau gouvernement préfère en effet faire payer aux collectivités, et en particulier aux départements, les conséquences de la mauvaise gestion du pays. Notre devoir est de dire clairement que la saignée budgétaire qui nous est imposée ne nous permettra pas de faire face aux défis de notre territoire.

Alors que les départements sont des acteurs clés de la transition écologique, il est essentiel de leur donner les moyens d’agir et de les accompagner dans leurs efforts.