Cet article a été publié en partenariat avec le festival Nuits sonores.
Des boucles qui ne tournent pas en rond, des rythmiques qui partent en vrilles, une corde de guitare frénétique et par-dessus des voix pas forcément calées comme il faut… C’est la formule ésotérique de Kin’Gongolo Kiniata, le son typique du Kinshasa en mode alternatif. Tout un art de la débrouille et de la bidouille qui se déploie depuis des lustres dans le chaos de la capitale congolaise. Ces jeunes trentenaires s’inscrivent dans une longue filiation, des tradi-modernes qui bricolent des bandes-son à base d’instruments de bric et de broc aux Kongo Astronauts (1) dont les performances visent autant à recycler les déchets que décoloniser les pensées.
C’est d’ailleurs auprès d’un aîné, Bebson de la Rue, qui avait l’ambition de «faire de la musique avec du rien», que cette histoire a commencé. «On s’est tous rencontrés chez lui. Les percussionnistes Ducap et Leebruno habitaient dans le même quartier, moi je jouais de la batterie dans Trionyx, le groupe de Bebson. J’allais chez lui pour apprendre à fabriquer des instruments à base de récupération. Ça nous a donné l’idée de faire pareil», se souvient le guitariste Julien, aka Bébé Mingé. Ils vont ainsi façonner une identité sonore à base de «choses co