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Climat Libé Tour Paris: interview

Pollution : «La vitesse ne changera pas grand-chose, les responsables sont les diesels et les véhicules lourds»

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Jean-Baptiste Renard est directeur de recherches au CNRS d’Orléans, au sein du laboratoire de physique et de chimie, de l’environnement et de l’espace, LPC2E.
(IvanBastien/Getty Images)
publié le 20 mars 2024 à 23h49
Les 29, 30 et 31 mars, rendez-vous à l’Académie du Climat pour la deuxième étape de l’année du Climat Libé Tour. Un week-end au croisement entre écologie et enjeux sociaux à découvrir à travers concerts, stand-up, ateliers, mobilisation sur la pollution de l’air, rencontres et débats. Entrée gratuite sur inscription.

«On peut consulter des cartes avec les mesures de pollution. Une centaine de points recensent les zones les plus polluées de Paris. Le pire est le périphérique et l’est de paris, avec l’A3, mais cela va du nord au sud. Les jonctions de l’A6A et de l’A 6B constituent des zones épouvantables.

«Le constat est simple : la vitesse ne changera pas grand-chose. Les responsables sont les diesels et les véhicules lourds qui abîment le ballast, ainsi que l’usure des freins et des pneus… C’est une simple loi de la physique : plus on porte, plus on freine, plus il y a de frottements et de particules fines produites. Les gros véhicules électriques ne sont donc pas une bonne idée. Il y a un travail pédagogique à faire pour les éviter. Tout ce qui va viser à réduire les rejets est une bonne chose. Paris est assez mal ventilée, car dans une cuvette.

«Construire des immeubles sociaux le long du périphérique est une très mauvaise chose. Les gens qui habitent là vont développer des maladies. Il y a par exemple un lien direct entre la mortalité liée au Covid et la pollution aux particules fines. Une vraie cartographie de la pollution moyenne dans villes (comme le fait Airparif en temps réel ou en bilan annuel) devrait aider les politiques à prendre conscience des zones à problèmes pour les futurs aménagements du territoire. Certains politiques commencent à en avoir conscience, d’autres l’ignorent encore fortement.

«On devrait s’inspirer d’un système à la canadienne. Quand il y a de grandes tempêtes de neige, on s’arrête de travailler. On pourrait envisager que lorsque arrivent de grands pics de pollution, les gens restent chez eux.»