Jeunesse, biodiversité, justice, décolonialisme… Toute l’année, Libé informe sur les enjeux de l’urgence écologique à travers une série d’événements gratuits et grand public. L’objectif : trouver des solutions concrètes au plus proche des territoires. Cinquième étape du Tour 2024 : Marseille, le samedi 19 octobre (entrée libre sur inscription). Un rendez-vous réalisé avec le soutien de la ville de Marseille, le Mucem et la Citadelle de Marseille, et en partenariat avec le Crédit Coopératif, l’Ademe, le groupe VYV, le groupe SOS, Asics, la Fondation Jean-Jaurès, Greenpeace, Oxfam, la Forêt des Possibles, le Lierre, Médiatransports, Pioche ! Magazine, Vert, le média et BFM Marseille. Entrée gratuite sur inscription.
Six ans après le drame de la rue d’Aubagne, où l’effondrement de deux immeubles avait entraîné la mort de huit personnes, la question du logement insalubre hante toujours Marseille. D’abord avec le procès qui s’ouvre ce 7 novembre et qui devra mettre au jour les causes et les responsabilités dans cette tragédie. Ensuite, parce qu’outre l’onde de choc qui avait à l’époque secoué toute la ville, la question de l’habitat indigne est aujourd’hui encore un vaste chantier. Sans atteindre le paroxysme du drame de 2018, les quartiers populaires souffrent d’un bâti ancien et mal entretenu qui, quand il n’est pas dangereux d’y vivre, demeure une source d’inconfort permanent et un gouffre énergétique. Sans parler de la fin du bouclier tarifaire annoncée pour février 2025, qui va lourdement peser sur les ménages les plus précaires.
Dès lors, sous la pression de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes ou de gros coups de froid, comment lutter contre l’aléa climatique ? Comment mobiliser les habitants pour qui l’écologie n’est pas, de prime abord, la priorité en regard de la lutte contre le trafic de stups ou encore du chômage persistant ? L’écologie peut-elle devenir une base sur laquelle s’appuyer pour rénover les cités tout en luttant contre les inégalités sociales ? C’est l’un des chantiers auquel s’attelle la ville de Marseille dans son plan climat.
Chico Mendes, militant brésilien tué par un propriétaire terrien en 1998, a laissé cette maxime : «l’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage». De fait, le concept d’écologie populaire ne va pas de soi. Populaire, au sens «issu du peuple», «à destination du peuple» ou plutôt des plus précaires, mais aussi dans sa signification plus «pop», enthousiasmante, appréciée, qui suscite la ferveur. Victime de ses représentations – et parfois de ses représentants – l’écologie doit passer la barrière des a priori pour devenir une réalité concrète. Et aussi pragmatique, efficace ou solidaire, comme dans les initiatives locales (marché bio, diagnostic énergétique, préservation d’un ruisseau, éducation à la nature…) que nous avons repérées. Alors oui, l’écologie peut être populaire. Et, pourquoi pas, «pop» tout court.