Quoi de commun entre des villages montagnards du Vallespir (Pyrénées-Orientales), des communes de la vallée du Lot, des bourgs de Seine-et-Marne ou des hameaux du pays de Cruseilles, près de la frontière Suisse ? Un mot, largement mystifié, autant dénigré que fantasmé : la «campagne». Ou plutôt «la ruralité», déclinée au pluriel de préférence, pour marquer l’extrême diversité de territoires qui ont pour dénominateur commun leur faible densité de population – c’est la définition désormais retenue par l’Insee, avec ses variantes, des «bourgs ruraux» au «rural à habitat très dispersé».
Aujourd’hui, plus de vingt et un millions d’habitants y vivent, soit un tiers de la population en France. Alors que l’exode rural, encore enraciné dans les imaginaires, est achevé depuis des décennies, ce sont désormais les villages et les petites localités qui gagnent des habitants – bien que de nombreuses collectivités, peu attractives, restent à l’écart de ces dynamiques.
Les chiffres sont trop faibles pour parler d’exode urbain (comme cela a parfois été fait dans l’emballement