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Libération
Le temps d'un Grand Bivouac: rencontre

Pour l’édition 2023, «trouvons des raisons d’agir, d’espérer un peu de légèreté»

Le Grand Bivouac, festival du film-documentaire et du livre d'Albertvilledossier
Jean-Sébastien Esnault, délégué général du festival du Grand Bivouac, nous détaille la philosophie de la prochaine édition qui se tiendra du 16 au 22 octobre à Albertville.
Pour Jean-Sébastien Esnault, «quand les spectateurs viennent au Grand Bivouac, ils cherchent des choses qu’on ne voit pas forcément ailleurs. (Philippe Royer /Only France. AFP)
publié le 29 août 2023 à 23h59

L’idée générale cette année, est que le monde, la planète, ne va pas très bien. «La pandémie et la guerre dominent. Alors, que fait-on ? se demande Jean-Sébastien Esnault, délégué général du festival du Grand Bivouac. On veut éviter cet espèce d’état psychologique collectif très noir. Expliquer comment art et culture peuvent nous permettre de nous sortir de cet état léthargique. Mais sans optimisme béat.»

Il faut regarder l’avenir, avec conviction et penser aux actions à mettre en œuvre. «Prendre son stylo, sa pelle, sa pioche, se retrousser les manches individuellement et collectivement.» Les thèmes abordés l’an passé au Grand Bivouac – dont Libération est cette année encore partenaire – à Albertville étaient exigeants, dominés par le sentiment qu’il n’y avait plus rien à faire. «Cela mettait un peu le bourdon, analyse Jean-Sébastien Esnault. Trouvons dans le marché du cinéma et des livres des raisons d’agir, d’espérer un peu de légèreté, un optimisme actif. On y croit encore. On se doit de recréer des dynamiques dans des endroits fracturés.»

D’après lui, les fidèles du festival arrivent avec un bagage, déjà très concernés par les questions géopolitiques, environnementales, l’état du social… «Quand les spectateurs viennent au Grand Bivouac, ils cherchent des choses qu’on ne voit pas forcément ailleurs, découvrent de nouvelles histoires, de nouveaux territoires. Ils ont aussi besoin qu’on les secoue un peu.» Au programme de cette 22e édition, (du 16 au 22 octobre) quelque120 invités (auteurs, artistes, dessinateurs, photographes, scientifiques, explorateurs ou grands voyageurs), 86 projections de documentaires, des rencontres littéraires, des concerts, des expositions diverses…

«On fait également un gros boulot pour faire venir d’autres publics, des gens qui vivent dans des quartiers où il y a de la radicalisation, du trafic de drogue… On monte des comités de programmation, on visionne les films et on choisit avec eux ceux qu’on va projeter. Il faut aller vers les gens essayer de les convaincre, parce qu’on aime ce qu’on fait… et qu’on doit leur partager.»

Parmi les temps forts, des films comme Dessine-moi une Egypte. «On s’est rendu compte que cette production avait eu un fort écho sur la liberté de la presse et d’opinion en Egypte. On fera donc un “focus” avec un parcours sur quatre à cinq séances, où officieront le dessinateur Plantu et le photographe Reza, qui combineront leurs pratiques artistiques».

Un autre thème portera sur le vivant, la beauté de la nature et des parcs, avec notamment la date anniversaire de la création du parc de la Vanoise. Les parcs nationaux à travers le monde constituent des sanctuaires essentiels à la préservation de la biodiversité. «On essaiera de faire connaître ces nouvelles formes de connexion à la nature.»