Transports, rénovation industrielle, végétalisation… En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape de notre seconde édition, Bordeaux, les 9, 10 et 11 février (entrée libre sur inscription). Un événement réalisé en partenariat avec la ville de Bordeaux et le département de la Gironde avec le soutien de l’université de Bordeaux, le Crédit coopératif, l’Agence de la transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, le magazine Pioche ! et Vert, le média.
En raison du changement climatique, les femmes portent un fardeau disproportionné. Sur le plan économique, elles représentent près de la moitié de la population active au sein du secteur agricole dans le monde, pourtant elles ne possèdent que 15 % des terres et souffrent d’un accès inégal aux ressources naturelles, au financement et à la technologie. Cela limite leur capacité à répondre et à renforcer leur résilience face aux crises climatiques.
Sur le plan social, elles font face à une augmentation des tâches domestiques et des responsabilités de soins en raison de la raréfaction des ressources naturelles, réduisant ainsi le temps disponible pour l’éducation et les activités rémunératrices. De plus, dans les situations de catastrophes naturelles, elles sont plus exposées aux violences en raison de déplacements forcés et de logements précaires.
Au niveau de la gouvernance climatique, elles sont encore mises à l’écart des sphères décisionnelles et de pouvoir. Dans le monde, elles ne représentent que 15 % des ministres de l’environnement et, entre 2012 et 2022, leur participation dans les délégations nationales aux conférences des Nations unies sur le climat a augmenté seulement de 30 % à 35 %. Cette réalité galvanise les jeunes activistes qui ont pris la tête de mouvements mondiaux modifiant le discours sur le climat en l’espace de quelques années.
Elles possèdent des pratiques pour la conservation de la biodiversité
Sur le terrain, face à ces constats préoccupants, les femmes sont en première ligne des efforts faits en matière de justice climatique. Dans les communautés rurales et autochtones, elles possèdent des connaissances et des pratiques traditionnelles essentielles à la conservation de la biodiversité et à l’adaptation aux impacts climatiques. Investir sur le potentiel et les capacités des femmes est un levier puissant pour promouvoir une transition juste. En témoigne le fait que, au cours des dernières décennies, l’amélioration de la sécurité alimentaire qu’ont connue les pays en développement était due à 55 % à leur autonomisation.
ONU Femmes, l’agence des Nations unies qui œuvre pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes dans le monde, mène et soutient des programmes transformateurs pour une transition juste et égalitaire.
EmPower, par exemple, est un projet qui vise à renforcer la résilience climatique en Asie et dans le Pacifique. Depuis 2018, il a bénéficié à plus de 2 000 femmes au Bangladesh, au Cambodge et au Vietnam et en a aidé plus de 400 autres à construire des moyens de subsistance résilients au climat, créant un modèle prêt à être mis à l’échelle.
Depuis 2019, en Afrique subsaharienne, ONU Femmes, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a soutenu plus de 25 000 femmes au Malawi, en Afrique du Sud, en Ouganda et au Nigeria pour renforcer leurs compétences en matière de techniques agricoles et commerciales durables et respectueuses du climat.
Alors que nous nous préparons à célébrer la Journée internationale des droits des femmes sous le thème Investir en faveur des femmes : Accélérer les progrès, il est impératif d’insister sur l’urgence et la nécessité d’investir dans l’autonomisation des femmes. Sans une réelle égalité de genre, les aspirations à une transition climatique équitable et efficace, ainsi qu’à la justice climatique demeureront hors de portée.