Scandales sanitaires, crises climatiques, politiques de santé…, le Campus Condorcet organise le 21, 22 et 23 mars 2024 trois jours de débats et de rencontres sur le thème du «prendre soin». En attendant l’événement, dont Libération est partenaire, nous publierons sur ce site interviews, reportages et enquêtes sur les thématiques du forum.
(Article publié le 27 novembre 2023)
Chaque année durant cinq week-ends, plusieurs centaines de personnes arpentent les chemins normands, de la côte aux bocages. Ce ne sont pas des randonneurs ordinaires : chapeautés par l’association Sur les pas de So, ils et elles profitent chemin faisant de conférences et rencontres autour d’une question de santé. Cette année, c’est le sommeil qui a motivé les marcheurs à s’inscrire. A chaque destination, sa problématique : «Le sommeil au quotidien» dans la Manche, «dodo enfance et jeunesse» en Seine-Maritime, «sommeil et activité physique» dans l’Eure, «bien vieillir, bien dormir» dans l’Orne et pour finir «le rêve» en Suisse normande.
Surmonter l’insurmontable
«Le “So” de “sur les pas de So”, c’est pour Sophie et Solidarité», nous explique la fondatrice de l’association, Sophie Champaux, dont le projet a aussi pour vocation de soutenir la recherche médicale. En 2014, suite à un accident de la vie, la Normande doit redémarrer à zéro. Grâce à un ami, elle se retrouve sur le chemin de Compostelle. Elle avale 300 kilomètres en douze jours, armée d’un minuscule sac à dos, «le plus petit du marché». L’itinérance et la marche lui permettent alors de surmonter l’insurmontable, très vite elle se rapproche de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, un événement sportif qui chaque année propose de soutenir des fondations de recherche médicale. «J’étais dans le conseil à l’époque, j’avais une expertise en RSE [responsabilité sociale des entreprises, ndlr] et j’ai tout de suite trouvé pertinent d’amener des managers, des étudiants, sur les chemins de randonnées. L’objectif dans cette opération n’est pas d’arriver en premier, mais d’arriver tous ensemble.» Au fil des années, l’association a permis de visibiliser les travaux de nombreux instituts de recherche locaux (le CHU de Rouen, l’université de Caen, la plateforme d’imagerie normande Cyceron, l’équipe Neuropresage de l’Inserm) et de récolter 41 500 euros de dons.
Avant que le Covid change notre façon d’être ensemble, l’opération regroupait 400 personnes de tous horizons pendant sept jours consécutifs de randonnée. Il a fallu s’adapter et le choix a été fait de toucher tous les départements normands durant cinq week-ends thématiques, chaque fois, une petite centaine de participants ont chaussé les crampons.
Nostalgique de Compostelle, Sophie Champaux reste convaincue que la marche est un vecteur de partage sans nul autre pareil. Et son association offre l’occasion à tout un chacun d’en apprendre énormément sur soi, aussi : «Nos randonnées conférences rendent visibles des travaux menés en Normandie et ce n’est pas ordinaire d’écouter une conférence sur le sommeil, assis par terre dans un square de Rouen !»