Insertion, logement d’abord, accompagnement du vieillissement… L’expérimentation et l’innovation sociale nécessitent moyens financiers et visibilité budgétaire. Deux prérequis que l’austérité peaufinée par le gouvernement Barnier met en péril. Accusées par Emmanuel Macron, en mai, puis par Bruno Le Maire, en septembre, d’être trop dispendieuses, les collectivités locales auront-elles encore, à l’avenir, la latitude pour agir ? Doivent-elles explorer d’autres pistes pour financer la solidarité ? Eléments de réponse avec Simon-Pierre Sengayrac, spécialiste des finances publiques et codirecteur de l’Observatoire de l’économie à la Fondation Jean-Jaurès.
L’exécutif accable, depuis plusieurs mois, la gestion budgétaire des collectivités. Qu’en est-il réellement ?
L’idée que l’état des finances locales serait désastreux est une contrevérité qui a la vie dure. Les collectivités sont structurellement en bonne santé, car elles sont obligées de voter un budget de fonctionnement à l’équilibre. Elles ne peuvent s’endetter que pour investir. Et puis, depuis la crise de 2008 et le choc des emprunts toxiques, elles ont moins reco