Fin décembre, les 500 000 habitants de la métropole de Montpellier bénéficieront de la gratuité des transports dans les bus et les trams. Une mesure à imiter dans toutes les villes de France ? Rendez-vous le 21 décembre, à l’Opéra Comédie pour un débat sur les enjeux de la mobilité. Entrée libre sur inscription.

Montpellier, métropole d’un demi-million d’habitants, mettra en œuvre à 19 heures ce jeudi 21 décembre la gratuité des transports en commun, rejoignant ainsi le mouvement initié par de nombreux territoires comme Dunkerque ou Tallinn, la capitale de l’Estonie. Nous serons ainsi le plus grand réseau de transport d’Europe à appliquer cette mesure d’écologie populaire, capable de concilier une action résolue pour le climat et pour le pouvoir d’achat.

La crise climatique nous commande d’agir en faisant des choix volontaristes, perceptibles par tous. La gratuité des transports en est un. Les mobilités décarbonées doivent être lisibles et accessibles si nous voulons convaincre nos concitoyens de se les approprier massivement. En offrant une alternative de déplacement gratuite à tous ceux qui payent 2 euros le litre d’essence, nous engageons un changement puissant. Nous fixons un cap et traduisons concrètement l’espoir d’améliorer la vie des gens en même temps que l’avenir de la planète.

Ce projet démontre ainsi que la transition écologique n’est pas antinomique avec la prise en compte d’un élément fondamental de notre pacte républicain : la justice sociale. La gratuité des transports en commun est une mesure qui agit résolument pour le pouvoir d’achat, face à l’inflation. Une mesure universelle qui aide tout le monde car trop nombreux sont ceux qui travaillent et ne bénéficient jamais d’aide. Une mesure solidaire pour nos aînés qui vivent avec de petites pensions, une mesure pour être aux côtés des femmes seules avec enfants, une mesure pour les jeunes afin qu’ils s’approprient pleinement tous les espaces de la ville. La gratuité des transports est une mesure pour garantir à chacun «le droit à la ville», comme le proclamait le philosophe et sociologue Henri Lefebvre.

Pour accompagner ce dispositif ambitieux, nous continuons à développer fortement notre offre de transport en commun (cinquième ligne de tramway en 2025 et extension de la première vers la nouvelle gare TGV, création de cinq lignes de bus-tram…). 90 % des habitants de Montpellier et 70 % de ceux des 30 autres communes de la métropole résideront alors à proximité d’une station d’un transport en commun cadencé. Plus largement, nous bâtissons un système global dans lequel les modes actifs (marche et vélo) trouvent également toute leur place.

La transition écologique en matière de mobilité s’écrit concrètement dans cette alliance entre gratuité des transports et développement de l’ensemble de l’offre alternative au déplacement automobile.

Nous le savons, cette gratuité interroge, fait débat, suscite parfois même de vives oppositions. C’est le propre sans doute d’un projet politique qui «renverse la table» et place le commun en son cœur. Nous sommes prêts à la défendre ardemment, à convaincre point par point que c’est possible et que c’est souhaitable pour notre société et pour notre planète. Ce débat devra incontestablement être au cœur des élections municipales au printemps 2026.

On attribue souvent à l’immense écrivain et homme d’engagement Victor Hugo cette citation qui résume à merveille notre sentiment du moment : «Rien n’arrête une idée dont le temps est venu.» Le temps de la gratuité des transports est aujourd’hui venu à Montpellier, demain assurément ailleurs.