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Analyse

Une alimentation qui pèse son poids de carbone

« Mon empreinte carbone » au Musée des Arts et Métiersdossier
Animale ou végétale, locale ou de saison, gaspillée ou suremballée… L’alimentation est une cause majeure de la production de CO2.
L’agriculture animale est une source majeure d’émissions de méthane et nécessite de grandes quantités de terres. (Artur Widak/NurPhoto via AFP)
publié le 9 octobre 2024 à 6h30

Alimentation, consommation, sobriété énergétique… En partenariat avec le musée des Arts et Métiers, à l’occasion de l’exposition «Empreinte carbone, l’expo!», retour à travers l’histoire des techniques et des innovations sur les moyens d’inventer un développement durable.

Notre alimentation joue un rôle majeur dans notre empreinte carbone, à titre individuel ou collectif. De la production à la consommation, notre régime alimentaire est responsable d’une grande partie des émissions de GES globales, qui contribuent à la crise climatique. Comprendre l’empreinte carbone de notre alimentation peut nous aider à faire des choix favorables pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est lors de la production des aliments que l’on émet le plus de GES. Les différents aliments ont des empreintes carbones variables selon les méthodes de culture, de récolte et de transformation. Mais la plus grande différence réside dans leur origine : soit animale, soit végétale. L’agriculture animale est une source majeure d’émissions de méthane et nécessite de grandes quantités de terres. La viande à l’empreinte carbone la plus importante est le bœuf : la production d’un kilogramme peut générer jusqu’à 60 kilogrammes d’équivalent CO₂ (et environ 13 kilos d’eq-CO₂ pour la viande bovine française, selon l’Agence de la transition écologique, l’Ademe). Quant aux aliments d’origine végétale, c’est-à-dire les fruits, les légumes, les céréales ou encore les légumineuses, leur empreinte carbone est généralement beaucoup plus faible. Ils nécessitent moins de terre et d’eau et leur production émet moins de GES. C’est pour cela que le passage à un régime végétal est l’une des manières les plus efficaces de réduire l’empreinte carbone de notre alimentation. Une agriculture bio ou raisonnée, qui endommage moins la terre, est également recommandée pour limiter la casse.

Le transport des aliments, de la ferme à l’usine de transformation puis dans les enseignes de distribution, participe également à leur empreinte carbone. C’est pourquoi il est plus respectueux de l’environnement de consommer des produits locaux et de saison : cela élimine le besoin de fret aérien ou maritime, particulièrement consommateur en énergie.

Une fois arrivé sur le territoire où il sera consommé, l’aliment n’est pas encore prêt : il va, le plus souvent, être transformé et emballé. La transformation des aliments et leur congélation pèsent fortement sur leur empreinte carbone. De même, l’emballage voire le suremballage, sont à prendre en compte, notamment parce qu’il s’agit le plus souvent de plastiques à usage unique, dont l’utilité est parfois contestable. La production d’emballages en plastique et en aluminium se fait le plus souvent à partir d’énergies fossiles à fortes émissions de CO₂.

Enfin, n’oublions pas le gaspillage alimentaire. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture note que «des niveaux élevés de gaspillage alimentaire aggravent les effets du changement climatique et contribuent ainsi à certains problèmes tels que l’épuisement des ressources». En France, ce sont près de 10 millions de tonnes de nourriture qui sont gaspillées chaque année, soit… 20 % des aliments produits pour les consommateurs ou encore 15 millions de tonnes équivalents CO₂.