Un soir humide tombe déjà sur la montagne lorsque Simon Parcot pousse la porte du refuge de l’Alpe du Pin, au bord d’un alpage perché au-dessus de l’étroite et austère vallée du Vénéon, au cœur du massif des Ecrins. Pour arriver là, depuis le village de Saint-Christophe-en-Oisans (Isère) accroché à la pente en fond de la vallée, il ne lui a fallu qu’une heure et demie de marche rapide et fluide sur le raide sentier qui aligne ses lacets jusqu’aux limites de la forêt, puis se faufile à travers des barres rocheuses, le long d’une cascade bondissante.
L’écrivain-philosophe de 29 ans, auteur de deux superbes romans alpins – Le bord du monde est vertical et le Chant des pentes (éditions Le mot et le reste) –, plébiscité par la critique et lauréat de plusieurs prix littéraires, nous a donné rendez-vous en cette mi-novembre dans la vallée où il s’est installé depuis cinq ans. Organisateur de randonnées philosophiques, ce «médiateur d’altitude» et «poète de sentiers», comme il se décrit, nous a invité à venir partager, depuis cet alpage où il est monté tant de fois, un moment fort de la vie en Oisans : l’arrivée de l’hiver. Cet après-midi encore, l’ambiance était lugu