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Alimentation responsable: chemins de traverse

«Zone sensible» : à Saint-Denis, les arts nourriciers prennent racine

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La biodiversitédossier
Sur une ancienne plaine agricole, le collectif d’artistes le Parti poétique a investi une ferme maraîchère pour expérimenter les vertus transformatrices du triptyque «nature, culture, nourriture».
(Jerome Galland/Libération)
publié le 25 février 2023 à 6h06

Certains pourraient lui trouver des airs de «réserve d’Indiens», d’autres y voient le prototype d’une nouvelle forme d’espace public. A 500 mètres de la station de métro Saint-Denis-Université (93), une ferme subsiste, blottie dans un espace urbain dense et composite – autour d’elle, des immeubles flambant neufs, quelques tours, de vieilles maisons de bourg, et de rares friches plantées de panneaux annonçant les futures opérations. Vestige des anciennes terres légumières de «la Plaine des Vertus» qui alimentaient la capitale jusqu’aux années 60, cette petite exploitation est tenue depuis cinq ans par Le Parti poétique, un collectif artistique, au côté des Fermes de Gally, entreprise tournée vers l’agriculture urbaine. «Un pari fou» de l’avis même d’Olivier Darné, chef de file du projet, qui bouscule la place de l’artiste et celle de l’alimentation dans nos villes.

Sur un unique hectare baptisé Zone sensible, 200 arbres et plus de 230 espèces cultivées ont remplacé la monoculture de salade qui existait jusqu’en 2016, avant que son exploitant septuagénaire ne mette la clé sous la porte et que la mairie de Saint-Denis ne cherche repreneur. En ce matin crachoteux de janvier, on entend un âne braire et des a