Menu
Libération

Leïla, 14 ans, avoue avoir étranglé Sabrina, sa camarade de classe

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 1995 à 2h18
(mis à jour le 8 mars 1995 à 2h18)

Stupéfaction hier à Vandoeuvre (Meurthe-et-Moselle), où Leïla, une jeune Kurde d'à peine 14 ans, a avoué avoir étranglé sa copine Sabrina, dans les toilettes de leur CES. Mobile: «Une histoire de gamine dérisoire», indique le procureur.

L'une est grande, l'autre petite. L'une, Leïla, est kurde, l'autre, Sabrina, est française. L'une est en cinquième 2 au CES Jacques-Callot de Vandoeuvre, l'autre aussi. L'une se maquille, traîne avec les ados de son âge à la galerie de San Sebastien, le centre commercial de Nancy, l'autre faisait encore volontiers du toboggan avec les enfants de son quartier, près des bacs à sable. L'une habite un bloc rénové de Vandoeuvre baptisé les Pics, dans une zone où tous les blocs ont des noms d'oiseaux. L'autre, une petite maison dans un quartier plus résidentiel, à quelques pas. L'une est aujourd'hui décrite par les enfants du CES et les voisines, interrogées à la sortie du Coop, le magasin d'alimentation, comme «méchante, violente, voleuse, effrontée, tueuse». L'autre, par les mêmes témoins, comme «gentille, effacée, élève moyenne, sans histoire, plutôt douce, sans trait de caractère particulier». Elles habitaient Van-doeuvre, grosse ville- dortoir aux quatre-vingt-seize nationalités, municipalité socialiste jouant le jeu de l'intégration, jouxtant Nancy. Elles étaient copines depuis la rentrée, bonnes copines, «complices», a même expliqué un professeur du CES. Elles regardaient, comme toutes les filles de leur âge, 13 ans presque 14, Hélène et les