Le patron de la Sages est poursuivi pour avoir aidé la filiale
d'Alcatel à décrocher le marché des locomotives aux Pays-Bas.
Les révélations faites par Libération samedi à propos de deux commissions pour un montrant de 6,4 millions de francs versés, en 1989 et 1990, par Gec Alsthom à deux sociétés panaméennes dans le cadre d'un marché de 38 locomotives à destination des Pays-Bas, ont suscité de nombreuses réactions. Côté français, le magistrat rennais Renaud Van Ruymbeke prévoit d'entendre Michel Reyt, le patron de la Sages, ce bureau d'études proche d'élus socialistes, en début de semaine prochaine, après l'audition de divers responsables de Gec Alsthom.
Michel Reyt, qui a reconnu avoir touché 2,8 millions de francs en octobre 1990 pour aider à la réalisation de ce marché, a été mis en examen par courrier hier pour recel d'abus de bien social et trafic d'influence.
Le groupe franco-anglais, filiale d'Alcatel, se refusait hierofficiellement à tout autre commentaire que celui du communiqué de dimanche dans lequel il démentait «formellement» qu'un fonctionnaire ou un homme politique néerlandais ait pu recevoir un quelconque subside concernant le marché des locomotives. Officieusement, un cadre du groupe confirmait que des «commissions avaient pu être versées» pour ce marché à des «intermédiaires»: «Cela fait partie du commerce international. Quand vous traitez avec l'étranger, si un intermédiaire peut vous aider à décrocher un marché ou à négocier un prix, il est normal de le rému