Affaires, corruption: ou comment s'en débarrasser
Comment (se) sortir des affaires? A cette épineuse question, les candidats à l'élection présidentielle apportent des réponses a priori uniformes. Tous font de la recrudescence des affaires un thème majeur de la campagne en cours. Si la plupart s'en inquiètent, si Chirac et Balladur en tête souhaitent leur voir occuper moins de place pour parler des «vrais problèmes des Français», Le Pen, Villiers, Laguiller en tirent arguments pour asséner leur message de lutte contre la corruption du monde politique ou le grand capital. A quelques nuances près, tous les candidats souhaitent installer une justice plus «indépendante», réprimer «sévèrement» les faits de corruption, accroître les moyens financiers pour une justice plus «rapide» et plus «humaine». Aucun ne revendique officiellement d'amnistie pour les affaires en cours.
Si on se penche sur le détail des programmes ou si on interroge les états-majors, certains silences, des «réflexions en cours» laissent entrevoir des divergences ou des hésitations allant à l'encontre des promesses de non-intervention dans les affaires en cours et d'indépendance de la justice.
Balladur n'est pas favorable à l'indépendance de la justice. Il est, parmi les trois candidats en tête des sondages, le seul à le dire clairement. Jospin et Chirac se proclament, eux, pour une «indépendance», mais aucun n'a, à la lecture des programmes et des déclarations, expliqué comment elle pouvait être acquise.
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