Menacé, un avocat américain a dû quitter la France
Il y a dix jours, un avocat d'affaires international, de nationalité américaine, a dû fuir la France de toute urgence, car il craignait d'y être assassiné. Plus étonnant: il a été poussé à ce départ par les services secrets américains: lesquels l'ont officiellement prévenu que sa vie se trouvait menacée, s'il demeurait dans l'Hexagone.
Le 11 avril, Bearley Fuselier, responsable de «service de sécurité régionale» de l'ambassade rencontrait William Lee, de séjour à Paris. Dans la soirée, l'avocat quittait la capitale française.
Dans un mémorandum adressé le lendemain à Olivier Lambert, juriste proche de la direction de l'entreprise Thomson, et dont nous avons eu copie, l'avocat déclarait: «M. Fuselier m'a indiqué que le gouvernement américain voulait me prévenir que je devais quitter la France, car ma vie y était en danger. Il m'a semblé très sérieux, et m'a indiqué qu'un tel message ne serait jamais communiqué s'il n'était pas appuyé sur des bases solides.»
William Lee a longtemps travaillé pour Thomson, notamment sur des contrats d'exportations de frégates vers Taiwan. Mais il est y surtout connu pour avoir attaqué en justice la fusion Matra-Hachette (décembre 1992). Les services secrets français l'avaient alors accusé de travailler pour la CIA et l'affaire avait sérieusement empoisonné les relations franco-américaines (lire Libération du 23 février 1995). A l'époque, William Lee avait déjà reçu des menaces de mort. Et, pour se