D'importantes découvertes faites en Suisse entre janvier et avril
1995, dans le cadre d'une information judiciaire pour blanchiment d'argent, et une plainte déposée en France par un avocat toulousain liée à une arnaque sur un gigantesque marché de téléphonie au Koweit contredisent aujourd'hui nettement les thèses de l'ancien ministre de l'Industrie Gérard Longuet et rendent inconfortable la position d'Alain Madelin, actuel ministre de l'Economie et des Finances, dans l'affaire des comptes étrangers du banquier Alain Cellier. Le juge genevois Philippe Thélin a découvert des liens financiers directs entre les comptes de ce que les Suisses ont baptisé le «réseau Cellier» et trois personnalités très proches de Madelin ou de Longuet. D'abord Génia Constantinoff. Cet ancien chargé de mission (pour les marchés à l'export) de Gérard Longuet, chez qui le conseiller Renaud Van Ruymbeke a perquisitionné récemment, possède une société panaméenne en Suisse, Poorwood Corporation, qui a viré au moins 12 millions de francs au réseau Cellier en mai 1988. Ensuite Pierre Rochon, beau-frère de Longuet, politiquement plus proche d'Alain Madelin. Il a perçu, via une de ses sociétés immobilières françaises, au moins 3 millions de francs du réseau Cellier. Enfin, Marc de Scitivaux, un intime de Madelin. Cet ancien activiste d'extrême droite et de l'Algérie française, chantre de l'ultralibéralisme et chargé de mission au ministère de l'Industrie de Madelin entre 1986 et 1988 (PMI, PME, environnement