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Affaire PR: Toubon au pied du mur La chambre d'accusation soutient le conseiller Van Ruymbeke.

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publié le 23 juin 1995 à 6h00

L'arrêt rendu hier matin par la chambre d'accusation de Rennes dans le cadre des affaires instruites par le conseiller Renaud Van Ruymbeke, et qui concerne les commissions versées en Suisse à des proches de Gérard Longuet ou d'Alain Madelin, marque une étape ultime dans les rapports tendus et conflictuels entre le magistrat rennais et la hiérarchie judiciaire. La chambre composée de trois magistrats indépendants, dont les conseillers Van Ruymbeke et Le Guillanton, présidée par Dominique Bailhache, soutient totalement le magistrat rennais dans ce qu'il est convenu maintenant d'appeler son «combat», afin que les affaires troubles liées principalement au banquier Alain Cellier et à son ami l'ex-ministre Gérard Longuet ne soient pas enterrées.

Mercredi, dans un rapport de 5 pages, Renaud Van Ruymbeke s'en prenait à son parquet général et à l'apathie de la chancellerie face à ce qu'il appelait l'«évaporation» des fonds (en partie publics) sur les comptes panaméens du banquier Cellier. Indirectement, l'ancien garde des Sceaux Pierre Méhaignerie, apôtre déclaré de la non-intervention en matière d'affaires dites «sensibles», était visé. Son parti, le CDS, est également impliqué dans une affaire de financement passant par des comptes suisses.

Rappelons les faits: de 1986 à 1989, environ 100 millions de francs ont transité par les panaméennes de Cellier, un fincancier très proche du Parti républicain. Aujourd'hui, il ne reste plus que la moitié de ces fonds, soit environ 55 millions, se