Papeete, tenu trois jours en otage par les antinucléaires hostiles à

la reprise des essais, a retrouvé, hier, le plaisir des embouteillages. Les barrages ont été levés. Mais l'indépendantiste Oscar Temaru a prévenu qu'il préparait d'autres opérations avant d'aller rejoindre Mgr Gaillot sur le Rainbow Warrior. Le bateau de Greenpeace doit appareiller ce matin pour Mururoa, où l'attend la Marine française, qui n'a pas l'intention de le laisser approcher.

Si Jacques Chirac a besoin de réconfort, il peut toujours venir à Nouméa, qui lui a offert, hier matin, une manifestation pronucléaire. Un cadeau enrubanné de bleu-blanc-rouge. Officiellement, cette réunion avait pour but de «soutenir la France et la politique du président de la République», mais, comme Jacques Lafleur, patron du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République, branche locale du RPR), a déclaré être favorable à la reprise des essais, cela revenait au même.

«Nous n'avions pas le droit de laisser insulter notre pays», a expliqué le député.

Que personne, à cinq jours des élections provinciales, ne le suspecte d'«opportunisme»; Jacques Lafleur a assuré n'avoir agi que par «réflexe». Le public l'avait attendu pendant une heure, mais moins de trois minutes ont suffi pour expédier discours, applaudissements et Marseillaise. Il est vrai qu'avec 2.500 personnes ses partisans dépassaient seulement de quelques poignées ceux qui, samedi, s'étaient réunis dans les rues de Nouméa pour protester contre la reprise des