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Libération

Essais: Chirac persiste et signe. Les députés européens ont «regretté» hier la décision de la France.

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publié le 13 juillet 1995 à 6h21

Jacques Chirac n'en démord pas: la France reprendra les essais

nucléaires. Après s'être fait copieusement sifflé mardi au Parlement européen de Strasbourg, le chef de l'Etat a, de nouveau, justifié sa décision hier au Conseil des ministres. Une position «bien connue et irrévocable», selon les termes de François Baroin, porte-parole du gouvernement, qui a expliqué que «huit essais sont nécessaires pour aboutir à la simulation afin de préserver notre force de dissuasion nucléaire». S'«il y a des gens qui veulent manifester contre les intérêts de la France, il est de la responsabilité naturelle et normale des responsables politiques français de préserver avant toute chose les intérêts supérieurs de la nation», a-t-il conclu.

A l'heure du déjeuner, Jacques Chirac, en visite au Sénat, a tenté de convaincre les élus du palais du Luxembourg des nécessités techniques de la reprise des essais. «Il s'agit d'essayer notre nouvelle tête nucléaire puis de tester par deux essais la sécurité, la sûreté et la fiabilité de nos amorces et leur capacité de vieillissement», a-t-il expliqué. Evoquant son aventure strasbourgeoise de la veille, le président de la République a choisi de minimiser l'événement et a attribué les manifestations à «un ou deux groupes très sensibles». Plus tard, il a précisé sa pensée: «C'est Cohn-Bendit (député européen écologiste, ndlr) qui a organisé tout ça.» Il a par ailleurs souhaité que le Parlement européen «prenne petit à petit conscience de ses responsabilités».