Le tollé suscité par la décision du gouvernement de reprendre les
essais nucléaires dans le Pacifique ne se limite pas aux domaines de la politique, de la presse et de la rue: l'Internet est aussi devenu un lieu privilégié de protestation.Depuis le 20 juin, une pétition contre les essais mobilise, sur l'Internet, près de 25.000 signataires dans 80 pays. Ce «mouvement électronique mondial» a été lancé par trois étudiants en sciences à l'université de Tokyo: Seishi Shimuzu, Yuichi Nishihara et Kiroh Harada.
Les trois amis, âgés de 23 ans, ont d'abord fait circuler par courrier électronique leur pétition volontairement minimaliste: «Arrêtez les essais nucléaires! Nous désapprouvons fortement la décision du gouvernement français de reprendre les essais.» Vite débordés par 2.000 signatures quotidiennes, ils ont décidé de transférer leur campagne Stop Nuclear Tests! sur le World Wide Web (WWW, un sous-réseau multimédia de l'Internet) en créant leur propre serveur. (1) Ce site électronique, ouvert le 10 juillet, présente la pétition, assortie d'une note traduite en une quinzaine de langues grâce aux contributions amicales des usagers du Net. Suit un compte quotidien des signatures avec répartition géographique: les Allemands sont de loin les plus nombreux à prêter leurs noms (7.270 au 24 juillet), suivis des Américains (1.616), des Japonais (1.566), des Hollandais (1.376), des Australiens (1.296), des Suisses (1.039), des Italiens (1.027), des Britanniques (1.007) et des Français (7