Jacques Chirac le demandait encore mardi matin à son ministre des
Technologies, de l'Information et de la Poste, François Fillon: «Parlez des essais nucléaires, parlez-en.» La consigne est claire, il y a urgence à communiquer.
Que les Etats du Pacifique Sud lèvent les boucliers, c'était prévisible, que les partenaires européens de la France grincent des dents l'était déjà moins, mais que les Français condamnnent aussi fermement la décision de Jacques Chirac, c'est pour le moins inattendu. Selon un sondage CSA-Le Parisien publié hier, 56% des Francais estiment que le président de la République a eu tort, ils sont même 60% à souhaiter qu'il revienne sur sa décision. Plus inquiétant encore pour le chef de l'Etat, même ses troupes sont sceptiques: seuls 50% des électeurs du RPR approuvent la reprise des essais (1). Voici une semaine, Jacques Chirac faisait déjà personnellement les frais de sa décision bru-tale. Au baromètre mensuel Ifop-Journal du dimanche, il dégringolait de dix points, jusqu'à 44% de bonnes opinions (2).
Dans l'entourage du ministre de la Défense, Charles Millon, on ne cache pas que le gouvernement est confronté à «un problème émotionnel». «Malgré nos explications, on est encore à l'image du champignon nucléaire. L'assaut de Greenpeace nous a engagé dans une spirale passionnelle. La France est, elle aussi, contaminée par ces idées. La mobilisation des politiques est donc naturelle», explique un conseiller du ministre. A l'Elysée, on se contente d'évoquer une «