Nous allons continuer. Nous n'apprécions pas du tout la décision
capricieuse (de la France) de faire exploser des engins atomiques.» Depuis une petite ville du Queensland où il est en tournée, le Premier ministre australien, Paul Keating, a clairement réaffirmé hier que son gouvernement poursuivrait ses représailles contre la France, alors même que l'ambassadeur de France, Dominique Girard rappelé mardi par Paris après que l'Australie eut éliminé la compagnie aéronautique Dassaut d'un appel d'offres international , quittait Canberra. Les entretiens entre le ministre délégué aux Affaires européennes, Michel Barnier, et le ministre australien des Affaires étrangères, Gareth Evans, hier au Brunei, à l'occasion du Forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, ne semblaient pas avoir réussi à faire fléchir Canberra. «Nous nous sommes tout dit de façon cordiale et presque amicale, et compte tenu du climat qui règne, a conclu Michel Barnier, cet entretien a été à la fois très cordial et très franc» ce qui, en termes diplomatiques, signifie que chacun a campé sur ses positions.
Pour Gareth Evans, ces nouveaux essais «trahissent la confiance» des autres pays et compromettent l'avenir d'un traité d'interdiction totale des essais nucléaires programmé pour 1996. «L'Australie, a-t-il répondu hier au ministre délégué français, comprend les justifications avancées (par la France), mais même lorsqu'on a enregistré tout ce qui a été dit en faveur de cette décision (de reprendre les essais nu