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Libération
Enquête

L'uranium au coeur de la brouille entre Paris et Canberra. La France menace de ne plus acheter de minerai à l'Australie, très virulente contre les essais nucléaires.

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publié le 5 août 1995 à 7h40

Une dépêche de l'AFP dans chaque main, le journaliste australien

agite les feuilles comme s'il avait l'intention de s'envoler. «Bon, alors, qui dit la vérité? Le ministre ou le ministère? Vraiment, les Français ont la tête à l'envers!» Quelques heures à peine après que Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères, eut expliqué de manière catégorique qu'il n'y aurait pas de représailles économiques contre l'Australie, un communiqué du ministère des Affaires étrangères a détaillé les trois mesures retenues pour taper sur les doigts des Australiens. Passé ce sentiment de perplexité, la presse a décidé que les relations entre Paris et Canberra étaient passées du froid au glacial.

Pourtant, les trois mesures en question ont été écartées d'un haussement d'épaules par Gareth Evans, le ministre australien des Affaires étrangères. La France va «réexaminer» les contrats d'importation de charbon? Pas de problème, répond le syndicat des mineurs, «nous avions l'intention de boycotter les exportations vers la France!». EDF renonce à un appel d'offres dans l'Etat du Victoria «débouchant sur un investissement non rentable»? Cela fera plaisir à Robert Rey, le ministre australien de la Défense, qui, en début de semaine, demandait aux Etats fédérés de s'en prendre aux intérêts commerciaux de la France. Enfin, la France est disposée «à renoncer à ses achats d'uranium en Australie»? «Cela posera la question des compensations financières pour rupture de contrat», réplique David Buckingham,