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Libération

Les députés japonais fustigent Chirac. A Tokyo, l'hostilité aux essais croît. A Paris, une manifestation se tient dimanche.

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publié le 5 août 1995 à 7h40

«Notre nation étant la seule à avoir été victime d'une attaque

nucléaire... nous protestons fermement contre les essais nucléaires effectués par la Chine et exigeons que la France revienne sur sa décision de reprendre les siens...» C'est à l'unanimité que les députés de la Diète (parlement) de Tokyo, tous partis confondus, ont adopté vendredi une résolution dénonçant la France et la Chine pour leurs essais nucléaires. Le langage est brutal, selon les normes japonaises. La décision de Jacques Chirac y est qualifiée d'«acte qui détruit l'environnement et l'écosystème global, et menace l'existence de l'humanité...».

Mais à la veille du 50e anniversaire de l'attaque nucléaire contre Hiroshima, le 6 août 1945, et dans un pays où l'«allergie» aux armes nucléaires fait partie de l'identité nationale, les députés pouvaient difficilement faire moins fort. Le Premier ministre Tomiichi Murayama risque d'avoir dimanche des mots encore plus durs pour la France dans le discours qu'il prononcera à Hiroshima, où il présidera aux cérémonies solennelles commémorant le 6 août (lire cahier central) en présence de plusieurs milliers de personnes, Japonais mais aussi militants pacifistes et antinucléaires venus du monde entier.

L'hostilité à la reprise des essais français est générale au Japon et l'annonce faite par Chirac a suscité dans l'archipel une émotion profonde. «Comment peut-il faire ça?» est la question fréquemment posée à tout Français. «Le moment de cette annonce en pleine préparation du