La démolition de l'immeuble qu'ils occupaient a débuté hier dès leur
expulsion.
Montpellier, correspondance A Montpellier, pendant neuf mois, ils ont été plus d'une cinquantaine de sans-abri à dormir sous les toits d'un ancien centre de rééducation professionnelle d'handicapés. Un lieu immense, plus de 6.000 m2 de locaux, sur un terrain de près de 3 hectares, propriété de la Caisse régionale d'assurance maladie (Cram).
Hier matin, à l'aube, la vingtaine de résidents encore dans les lieux, et autant de personnes venues les soutenir, ont été expulsés par la police.
Une expulsion sans heurt ni violence. «Mais ils n'ont pas perdu de temps. La démolition a commencé avant même qu'on ait pu récupérer toutes nos affaires et les nombreux meubles qu'on nous avait donnés», raconte Didier, porte-parole des résidents. La Cram est manifestement pressée. Espérant vendre au plus vite le terrain, après démolition des locaux, elle a donc fait appliquer une décision d'expulsion prise par le tribunal de grande instance de Montpellier, en janvier dernier, et modifiée par la cour d'appel le 15 mars, avec sursis à exécution de deux mois.
Pendant quarante ans, ces bâtiments d'une capacité d'hébergement de cent vingt personnes dans des chambres de quatre et six lits, avec des dizaines d'ateliers de travail et de salles de formation, ont accueilli des milliers d'handicapés. Il y a trois ans, la Cram a décidé de déserter l'endroit, après avoir construit pour plus de 80 millions de francs, un nouveau ce