Le Quai d'Orsay se défend de relancer la «guerre des communiqués»
entre Paris et les capitales du Pacifique Sud, mais ça y ressemble beaucoup. Le ministère des Affaires étrangères a relevé hier (jour de la publication dans Libération d'une tribune du Premier ministre australien Paul Keating) la modération relative des critiques australiennes et néo-zélandaises à l'égard de la Chine après son essai nucléaire de la semaine dernière, et souligné que la France «comprendrait mal» qu'elles soient «plus vigoureuses» vis-à-vis d'elle lorsque sa série de tests débutera à Mururoa, dans les prochaines semaines. Quelques heures plus tard, l'ambassade d'Australie à Paris diffusait une déclaration de son Premier ministre condamnant l'essai chinois, tout en se défendant de répondre à l'injonction française...
La déclaration française avait été communiquée la veille aux autorités de Canberra et de Wellington par les ambassadeurs de France dans ces deux pays, et aux représentants australien et néo-zélandais en France, avant d'être rendue publique par le Quai d'Orsay. Les deux gouvernements concernés n'ont fait aucun commentaire après cette déclaration dans laquelle Paris espère qu'ils feront «preuve d'une retenue au moins comparable» vis-à-vis de la prochaine série d'essais français qu'à l'égard de la Chine.
La France ne se fait guère d'illusions sur les chances d'être entendue avec cette simple déclaration qui pourrait passer pour de l'humour britannique, mais manifeste un agacement réel. D'au