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Libération
Enquête

«En Europe, on appelait ça la Résistance». Un proche de Deneche alias Abdessabour justifie les actions violentes.

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par François Camé et Erika JACOBS
publié le 24 août 1995 à 7h16

Stockholm, envoyé spécial

C'était le 13 mars 1994, dans la grande salle de prière gérée par l'Association islamique de Stockholm. Au 135, rue Ringvägen, en plein centre de la ville. Abdelkrim Deneche et deux de ses amis se heurtent à des croyants rassemblés pour la prière. Ils souhaitent imposer leurs vues, celles du GIA, veulent distribuer El-Ansar, journal proche de cette mouvance, qui appelle à abattre tel ou tel journaliste algérien. Ils entendent collecter de l'argent pour les groupes armés qui se battent au pays. Ils prêchent haut et fort le Jihad: la guerre sainte.

Les responsables de la salle se fâchent. Ils leurs ont déjà interdit l'entrée de ce lieu. Deneche menace. Des bousculades, des coups sont échangés. La police, appelée par l'imam, intervient. Ce n'est pas la première fois. Le 30 avril 1993, elle avait déjà dû assurer l'ordre dans ce lieu de prière, après une scène identique.

Les Suédois connaissaient donc parfaitement l'homme arrêté lundi, à la demande du juge Ricard: ancien combattant du Jihad mené en Afghanistan, chômeur pendant de longues périodes mais voyageant souvent à travers l'Europe, propagandiste acharné, l'homme ne passait pas inaperçu. Ils connaissaient également bien les deux amis qui l'accompagnaient, ce 13 mars, et les réseaux islamistes qu'ils ont commencé à mettre en place dans le pays.

Le premier d'entre eux est même citoyen suédois. Installé à Stockholm dans les années 70, il a obtenu par la suite sa naturalisation et ouvert un magasin de télé