Jacques Chirac dit ne pas avoir été surpris par la vague de
réprobations internationales qui a salué sa décision de reprendre les essais nucléaires. Il les a mises au compte de l'«irrationnel», du battage médiatique et des «arrière-pensées politiques» de certains gouvernements. Mais l'annonce sur France 2, hier midi, que la série d'essais prendrait fin «bien avant le 31 mai», et pourrait être interrompue dès que les experts estimeront avoir les données nécessaires à de futures simulations est pourtant un contre-feu supplémentaire destiné à limiter autant que possibles les dégâts infligés à la diplomatie française. D'autres l'avaient précédé: effort de transparence sans précédent, engagement en faveur d'un traité d'interdiction totale des essais, offre d'«européanisation» de la force de frappe...
Quoiqu'en dise le chef de l'Etat «il y a incontestablement eu sous-évaluation des réactions que cette décision allait provoquer», estime Thierry de Montbrial, directeur de l'Ifri (Institut français des relations internationales). «Il est encore trop tôt pour juger du coût réel de tout cela en termes diplomatiques, estime-t-il. Mais on ne peut exclure que l'affaire laisse des traces durables...». «Le mal est fait. Ce sont plusieurs années d'efforts pour améliorer les relations bilatérales qui ont été foutues par terre. Il va falloir repartir de zéro, ou presque...» Cette réaction d'un ambassadeur en poste dans la région Asie - Pacifique reflète le découragement et l'embarras des diplom