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Libération

L'armée de l'air pense voler sans le Rafale. Déjà retardé, le programme pourrait être purement annulé pour cette arme.

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publié le 23 octobre 1995 à 9h03

L'armée de l'air se prépare à abandonner le programme Rafale. Cette

hypothèse très surprenante se trouve confirmée par plusieurs sources proches du comité stratégique que dirige Charles Millon, et elle a fait l'objet d'études aujourd'hui très avancées. Ces dernières envisagent en particulier que la marine reçoive comme prévu en 1997 ses premiers Rafale destinés au porte-avions Charles de Gaulle, mais que l'armée de l'air attende... les calendes grecques. Officiellement, le général Jean Rannou, chef d'état-major de l'armée de l'air avait annoncé devant la commission de la défense de l'Assemblée le 10 octobre qu'il préconisait un «report» de la livraison du Rafale aux aviateurs, des sour- ces proches de l'armée de l'air évoquant en privé les dates de 2010 ou 2012. Mais en réalité, c'est bien un abandon pur et simple qui se profile pour les 234 exem- plaires envisagés pour l'armée de l'air, tandis que la marine doit en recevoir 86.

Les raisons d'un tel choix sont claires. Tout d'abord, l'armée de l'air est confrontée à une diminution probablement drastique de ses crédits d'équipement. Déjà en baisse de 4% dans le budget 1996, par rapport à celui de 1995, ils risquent d'être amputés encore plus sévèrement dans les années qui viennent. Le comité stratégique planche actuellement sur une enveloppe globale de 75 milliards de francs par an pour l'équipement des armées, soit une diminution du tiers par rapport à ce que prévoyait la loi de programmation 1995-2000 (105 milliards de franc