Engagées dans l'une des plus profondes réformes de leur histoire,
les armées françaises font le gros dos. «Nous sommes dans une phase de réflexion, d'expectative et d'attente des décisions», soupire cet officier général qui participe aux réflexions du Comité stratégique, lequel remet actuellement à plat toute la politique de défense française. Lorsque ses propositions seront prêtes, elles seront présentées à Jacques Chirac au cours d'une série de conseils de défense.
Pour l'instant, donc, tout l'appareil militaire français fait l'objet d'un examen «sans tabou», selon la formule mille fois réitérée de Charles Millon. Et le cadre général de cet audit fixé par le gouvernement rend l'exercice affreusement difficile. L'éventualité de voir les crédits d'équipement des armées ramenés à 75 milliards de francs (Libération d'hier) par an, en baisse de 30%, incite les armées à proposer des choix drastiques. L'abandon possible du Rafale (Libération d'hier) pour l'armée de l'air n'était pas démentie hier au ministère de la Défense, où l'on admettait que cette éventualité fait partie «des hypothèses qui ont pu sortir du comité». En visite hier dans les Emirats arabes unis, Charles Millon a affirmé qu'il y aurait «un Rafale marine et un Rafale air. Si les délais peuvent être revus, il n'est pas question de revenir sur le développement et l'industrialisation de ces avions.»
D'autres suppressions éventuelles concerneraient l'hélicoptère de transport NH-90, l'hélicoptère de combat Tigre en