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Libération

La France arrête ses essais nucléaires. Jacques Chirac a annoncé hier soir la fin de la campagne lancée en juin.

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publié le 30 janvier 1996 à 0h32

Ainsi donc, c'est bel et bien terminé. Le deux cent dixième essai

nucléaire auquel la France a procédé samedi, dans le sous-sol volcanique de l'atoll polynésien de Fangataufa, aura été le dernier et Jacques Chirac clôt, quatre mois avant le terme qu'il s'était lui-même fixé le 13 juin 1995, cet ultime baroud atomique. Il y a trente-cinq ans, à deux semaines près, la première bombe nucléaire française, «Gerboise Bleue», explosait dans l'atmosphère à Reggane (Sahara), le 13 février 1960. Pourquoi le nouveau Président a-t-il engagé cette nouvelle batterie de tirs, alors même que la série avait été interrompue en avril 1992 par François Mitterrand? Et pourquoi le nouvel hôte de l'Elysée n'aura-t-il finalement autorisé que six explosions, alors que les experts atomistes et militaires estimaient encore, quelques semaines avant l'élection présidentielle, qu'il en aurait fallu «une vingtaine» pour finir de mettre au point la tête nucléaire TN-75 des missiles des sous-marins stratégiques et préparer la future TNN (tête nucléaire nouvelle), qui sera prête dans une dizaine d'années, sans essais cette fois?

Les prétentions initiales avaient été réduites de moitié, puisque ce sont «une dizaine» d'essais que réclamaient à Jacques Chirac, dès son élection, les membres du groupe consultatif mis sur pied par François Mitterrand, auquel ils avaient remis leur rapport en octobre 1994. Ils auront eu satisfaction, à peu de choses près. Jacques Chirac a certes affirmé hier soir qu'il est désormais